Le projet de construction d’une clinique pour enfants cancéreux par l’association El Badr à Blida, datant de plusieurs années, tarde à voir le jour. Et pour cause, le terrain devant abriter cet établissement de santé publique, octroyé à l’association El Badr, il y a environ huit ans par les services de la wilaya de Blida, n’est toujours pas déclassé pour les besoins de la construction, et ce, malgré les promesses... Jadis terrain agricole, la grande parcelle d’une superficie de 3000m2 n’aurait plus cette vocation depuis une dizaine d’années, soit après l’urbanisation du périmètre qui l’entoure, déclare Mustapha Moussaoui, président de l’association nationale El Badr d’aide aux cancéreux. Pour son déclassement officiel, cela nécessite un décret exécutif publié sur le Journal officiel, comme c’est le cas, récemment, des terres agricoles déclassées dans plusieurs communes de la capitale pour y construire des logements de type location-vente.
Les responsables de l’association en question, et surtout les familles des enfants cancéreux espèrent que le déblocage de cette situation se fasse dans les meilleurs délais d’autant qu’il y a urgence, et que le centre d’oncologie pédiatrique de Blida, un établissement d’intérêt public, est unique en Algérie. «Si son déclassement s’avère impossible, qu’il nous donne un terrain ailleurs», nous dit-on.
Il est juste utile de rappeler que notre pays enregistre annuellement environ 2000 nouveaux cas d’enfants atteints de cancer. Mais faute de places suffisantes, leur prise en charge est parfois renvoyées aux calendes grecques. D’ailleurs, il y a une année, le Pr Nabila Bouterfas, chef de service oncologie pédiatrique à l’Etablissement hospitalier universitaire (EHU) Hassani Issaad a appelé à la création de centres régionaux spécialisés dans la prise en charge du cancer de l’enfant à travers le pays, soulignant que les grands hôpitaux ne sont plus en mesure de satisfaire la demande croissante, avait rapporté l’APS à l’époque.
Les centres anti cancer (CAC) répartis à travers le pays «ne disposent pas de services équipés pour la prise en charge du cancer pédiatrique notamment en matière de chirurgie, de chimiothérapie et de radiothérapie», a-t-elle fait savoir à la même agence de presse ( en 2022) à la veille de la Journée internationale du cancer pédiatrique célébrée le 15 février de chaque année.
Pour sa part, le président de l’association El Badr confirme que les RDV pour la prise en charge des enfants atteints de cancer, comme la leucémie, le lymphome, les tumeurs du cerveau, des os, sont souvent lointain, que ce soit à Blida ou ailleurs, ce qui influe négativement sur l’état de santé du malade et aggrave son cas. Pendant ce temps-là, certains de nos hôpitaux ne disposent que de petites ailes aux capacités d’accueil très réduites et non de pas de services d’oncologie pédiatrique digne de ce nom, comme c’est le cas à Blida. Il y a donc urgence dans l’urgence...