Blida : Le calvaire des diplômés en italien

04/09/2022 mis à jour: 00:02
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Le directeur de l’Agence de l’emploi de la wilaya de Blida est catégorique. Depuis qu’il est à la tête de cette agence ( une année), il n’a reçu aucune offre d’emploi concernant les diplômés de langue italienne. 

«Je le confirme, que ce soit à Blida ou ailleurs là où j’ai travaillé, la langue italienne est loin d’avoir le vent en poupe en Algérie pour ce qui est du marché de l’emploi», déclare-t-il.Un constat qui ne va surtout pas avec la politique de dynamisation des relations algéro-italiennes dans le domaine politico-économique.
 

«J’ai obtenu ma licence de langue italienne en 2008 , je ne peux pas dire que je regrette d’avoir choisi cette spécialité, j’ai eu l’occasion d’apprendre une très belle langue, connaître une nouvelle culture... Malheureusement, une fois diplômée et en voulant intégrer le monde du travail, j’ai été contrainte de me reconvertir en commerciale chez le privé pour pouvoir subvenir à mes besoins», raconte Hadjer. 
Depuis sa création en 1992, le département d’italien de l’université Blida 2 Ali Lounici compte 647 étudiants en licence, 112 en master, et 9 en doctorat, déclare Mme Sarah Kouider Rabah, vice-recteur à l’université Blida 2, chargée notamment des relations extérieures. 
 

Un département  prolifique malgré tout
 

«Cependant, depuis 2017, le département connaît des problèmes liés à l’orientation des nouveaux bacheliers, car l’une des conditions d’inscription en licence d’italien est d’avoir étudié cette langue au lycée. Ce qui engendre une problématique circulaire, car le nombre des nouveaux bacheliers orientés vers l’italien a baissé de 80% du fait de la rareté des lycées qui la proposent. Aussi, les nouveaux diplômés de cette formation se retrouvent au chômage, car n’ayant pas de débouché dans le secteur de l’éducation», regrette-t-elle.
 

Les enseignants du département d’italien de Blida 2 (une vingtaine au total), pour la plupart détenteurs du diplôme doctorat, «peuvent assurer une formation de qualité aux étudiants. Le département d’italien de l’université Blida 2, qui entretient des relations académiques avec l’université de Pérouse (Italie) dans le cadre d’une convention, est le seul à enseigner la spécialité de «didactique des langues», explique le Dr Sarah Kouider Rabah, ajoutant que le département d’italien de l’université Blida 2 assure une formation en post-graduation avec l’offre de formation doctorale en littérature et civilisation qui entame sa 3e année d’existence.
 

Pour la cheffe de département d’italien, aucun lycée à l’ouest du pays ne dispense l’apprentissage de cette langue. Dans la wilaya de Blida, les établissements qui l’assurent se comptent sur les doigts d’une seule main. Dans l’est du pays, le nombre est un peu plus important par rapport au Centre, à l’Ouest et au Sud, mais reste insuffisant.
Enfin, les diplômés dans cette spécialité espèrent avoir le droit de travailler dans leur domaine. A quoi bon former des universitaires et dont le cursus revientcher à l’Etat si à la fin ils ne servent à rien dans leur domaine...

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