Ancien moudjahid, fils d'un moudjahid et d'une moudjahida, dont le père de cette dernière est chahid, l'ancien footballeur Abdelkader Belazougui dit Kadi vit malheureusement dans la marginalisation.
Ni le passé révolutionnaire de sa famille ni encore moins sa brillante carrière sportive dans l'éducation des jeunes n'ont poussé les autorités locales à lui rendre hommage en reconnaissance à tout ce qu'il a fait pour le club local, l'USM Blida et le sport en général.
Agé aujourd'hui de 87 ans, malade, il vit avec ses enfants, dans la promiscuité la plus totale.
Discret, ce sont surtout ses amis qui interpellent les autorités locales pour aider cette figure emblématique du football blidéen durant la révolution nationale à bénéficier, au moins, d'un logement décent afin qu'il puisse terminer sa vie dans la dignité. «Il est du devoir des autorités de faire un geste pour un sportif, de surcroît moudjahid qui a tant donné à notre pays. Ça fait vraiment de la peine de le voir vivre dans la souffrance et de l'oubli», lance Hocine, un ancien footballeur à l'USMB.
Considéré comme étant l'un des pères spirituels des anciens footballeurs de la ville des Roses, Kadi, pour les intimes, s'est converti en éducateur sportif après l'indépendance et a formé plusieurs jeunes sportifs, surtout au sein de l'équipe Sporting durant les années 1970. Farid Allili, à titre d'exemple l'a eu comme premier entraîneur en catégorie minimes.
Aujourd'hui, Kadi souffre en silence mais surtout dans la dignité.
La cheffe de daïra de Blida, qui rend visite, en personne, aux familles nécessitant un logement social, est appelée à se pencher sur le cas de l'un des rares footballeurs de l'USMB durant la révolution nationale qui demeure encore en vie. D'autant qu'il avait subi les pires sévices et tortures lors de son emprisonnement par l'armée coloniale en 1959.
Lui est sa famille méritent pourtant une vie plus décente...