Blida : Hommage au moudjahid Boualem Kanoun

04/07/2024 mis à jour: 02:24
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Photo : D. R.

Il y a tout juste 17 ans, le 03 juillet 2007, la famille révolutionnaire avait perdu un grand moudjahid connu dans la wilaya IV. Le défunt Boualem Kanoun, car c’est de lui qu’il s’agit, était connu pour avoir confectionné les bombes durant la Révolution nationale au profit des combattants de la Mitidja.

Il était régulièrement en contact avec de célèbres personnalités historiques à l’instar de Messali El Hadj, Didouche Mourad, Ben Youcef Benkhedda, Souidani Boudjemâa ainsi que Mohamed Boudiaf. Ce dernier l’avait chargé lors des préparatifs de la Révolution nationale d’être l’intermédiaire entre ceux qui étaient dans le maquis et les dirigeants nationalistes de l’époque.

Son «fort» activisme, notamment au sein de l’organisation secrète (OS) avait poussé l’occupant français à le condamner à mort tout en lui faisant subir toutes sortes de tortures et de sévices. Après l’indépendance, il gardait toujours les séquelles de ces actes «ignobles» mais son combat farouchement patriotique n’avait pas cessé.

D’ailleurs, il était toujours disponible pour contribuer à l’écriture de l’histoire révolutionnaire de notre pays. Dans ce sens, la commission chargée de la collecte des données relatives à l’activité de la wilaya IV et présidée par le défunt Moudjahid Youcef El Khatib, dit Si Hassan, le sollicitait pour s’assurer de la véracité de certains faits ou détails qui nécessitaient davantage de témoignages et «d’aveux».

Même chose pour les écrivains s’intéressant à l’histoire qui venaient jusqu’à chez lui à Blida pour transcrire les mémoires d’avant et d’après 1954 au niveau de la Mitidja. Il continuait aussi à donner des conférences dans les universités, et ce, malgré qu’il s’approchât des 90 ans jusqu’à son dernier souffle.

Le 14 octobre 1954, il avait participé à une importante rencontre nationale à Ouled Yaich, près de Blida, ayant réuni le commandement du groupe des 22, le commandement des centralistes et les cadres révolutionnaires de la Mitidja, au nombre de 35 participants, sous la direction de Mohamed Boudiaf. Hocine Lahouel, Didouche Mourad, Dakhli, Bouchbouba, Kritli Mokhtar, Boualem Kanoun, Mohamed El Aïchi et Tayeb Barzali, entre autres, ont participé à cette réunion, laquelle s’est soldée par des décisions cruciales pour l’avenir de la Révolution.

Lourdement torturé

Boualem Kanoun subissait les tortures les plus atroces de la part de l'armée française. Cette dernière «n´avait pas trouvé mieux pour mener sa sale besogne que de nous mouiller la tête dans des bassines d´eau en nous faisant subir la torture de l´électricité et en nous assénant de violents coups de poing à la tête et du visage, car l´armée française, qui avait un savoir-faire avéré dans la torture, était bien consciente que cette méthode était la plus douloureuse.

Et la plupart d’entre nous avaient gardé les séquelles...». Mais remarquant que nos moudjahidines étaient dotés d’un courage inqualifiable, et que la douleur physique était, malgré tout, supportable pour eux, le moudjahid Kanoun Boualem évoque la lâcheté de l’armée française.

«Nos tortionnaires,  qui avaient vite compris que la douleur physique qu´on subissait nous a été quand même supportable, ont eu recours à une autre méthode de torture. Je ne peux pas tout dire. C’est insupportable pour un être humain. Les sévices et les actes immoraux étaient légion...», révélait Kanoun avant son décès.

Le hasard a voulu qu’il soit né le mois de juillet et de mourir le même mois, date représentant le début de la colonisation française en Algérie ainsi que la proclamation officielle de notre indépendance. L’autre information «insolite» est relative à l’une de ses filles, laquelle a vu le jour un certain 1er Novembre 1954 et à minuit plus exactement.

Des «hasards» qui peuvent être que révélateurs en traduisant la personnalité «nationaliste» de Ami Boualem Kanoun. Malgré tout ça, ce dernier est mort dans la souffrance. Les anciens moudjahidines connaissant la valeur de cet homme espèrent qu’un hommage officiel lui sera rendu pour le combat qu’il avait mené pour l’Algérie.
 

 

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