Un groupe armé d'une minorité ethnique de Birmanie a déclaré hier avoir capturé un commandement militaire régional après des semaines d'affrontements, ce qui constituerait un coup dur pour la junte, rapporte l’AFP, citant un communiqué.
Les combattants de l'Alliance démocratique nationale du Myanmar (MNDAA), un des groupes armés opérant en Birmanie, ont «entièrement capturé les quartiers généraux du commandement militaire du Nord-Est» à Lashio, dans l'Etat de Shan (nord), a déclaré le groupe dans un communiqué. La junte n'a pas pu être jointe pour confirmer. Une source militaire a affirmé hier que «des soldats qui résistaient depuis des semaines à l'intérieur du commandement du nord-est ont commencé à battre en retraite (…)». La source, qui a requis l'anonymat, n'a pas précisé si des troupes sont toujours à l'intérieur du commandement.
Depuis le 3 juillet et le déclenchement d'une offensive contre l'armée par des mouvements armés issus de minorités ethniques, les combats font rage à Lashio où se trouve le commandement de l'armée birmane pour la région Nord-Est et qui est située sur une importante route commerciale vers la Chine. Le 25 juillet des médias proches de la MNDAA, ont affirmé que l'Alliance s'est «entièrement emparée du siège du commandement militaire du Nord-Est à Lashio» de la ville, ce que la junte avait démenti. La junte dispose de 14 commandements régionaux répartis dans tout le pays, des contreforts de l'Himalaya au nord jusqu'à la vaste région du delta méridional bordant l'océan Indien. Dans au moins dix d'entre eux, des soldats sont aux prises avec des groupes ethniques armés ou avec les récentes «forces de défense du peuple» qui se sont constituées pour combattre l'armée depuis son coup d'Etat de 2021. Le poste de Lashio serait le premier commandement régional perdu par l'armée depuis le début de la guerre civile. Il y a plusieurs mois, la MNDAA s'est emparé de la ville de Laukkai, près de la frontière chinoise, après la reddition d'environ 2000 soldats de la junte, ce qui a constitué l'une des plus grandes défaites de l'armée depuis des décennies.
Des dizaines de civils ont été tués ou blessés au cours des récents combats dans l'Etat du Shan, selon la junte et des groupes de secours locaux. Une myriade de groupes de combat dans les régions frontalières depuis l'indépendance de la Birmanie en 1948 pour leur autonomie et le contrôle de ressources lucratives.