Combattu ailleurs, le chancre des bidonvilles refait surface et s’accroît à grande vitesse à Bordj Ménaiel. Ce phénomène qui se nourrit du laxisme des autorités est constaté surtout au niveau des anciens sites des chalets. Au lieudit BCR et à Oued El Besbes, la démolition des chalets a laissé se développer un véritable business.
Sitôt démantelés et leurs occupants relogés, les chalets ont été remplacés par des constructions en brique avec des plaques en tôle en guise de toiture. «Ces taudis se négocient entre 40 et 80 millions de centimes, selon les finitions», témoigne un habitant au fait du problème. «Il y a des groupes de personnes qui profitent de l’inaction des autorités. Ils érigent des bâtisses sur place avant de les vendre pour des familles mal-logées venant de partout en les assurant que l’Etat va tôt ou tard leur attribuer des appartements décents», ajoute-t-il. Même phénomène au lieu-dit Vachy, à la sortie sud de la ville, où le nombre de gourbis augmente au fil des semaines et des mois.
Le site a pris l’allure d’un immense bidonville où misère, saleté, violence et autres maux sociaux prolifèrent. «Après le démantèlement des chalets en mai 2017, les autorités y avaient recensé une cinquantaine de bâtisses illicites. Aujourd’hui, il y a plus de 300 familles qui y vivent et la plupart sont étrangères à la commune», dira un épicier. «Il y a des gens qui squattent des terrains avant de les clôturer et les vendre au premier venu. L’Etat fait comme si de rien n’était, mais un jour ou l’autre, il sortira le bulldozer et pourra raser tout le site», fulmine-t-il.
A noter que la commune de Bordj Ménaiel connaît une grave crise de logement. Un élu à l’APC fait état de plus 4 000 demandes en instance. La population attend avec impatience la livraison des 500 logements réalisés à Oued El Besbes, à l’ouest de la ville. Leur distribution a été ajournée à cause de la défaillance de l’entreprise chargée des travaux de voirie.