L’autorisation de baignade à la plage de Sidi Safi que domine le mausolée de ce saint tutélaire de la ville de Béni Saf devient enfin envisageable au grand bonheur des estivants comme de ceux qui ont pour souci la défense de l’environnement.
En effet, le dégel du projet de station d’épuration des eaux usées de la ville qui se jettent en mer à sa proximité vient d’être décidé.
A titre d’éclairage, cette décision d’arbitrage gouvernementale était des plus attendues sachant que si le raccordement au réseau d’évacuation des eaux usées pour la wilaya est de 99%, celui de leur traitement en vue de leur épuration n’est que de 31%, d’où un déficit qui explique leur rejet dans la nature.
De la sorte, la prise en charge des eaux usées de Béni Saf soulagera quelque peu la situation sachant qu’elle est l’agglomération la plus peuplée avec le chef-lieu de wilaya. Par ailleurs, sous peu, les stations d’épuration vont passer à 10 avec la mise en exploitation imminente d’une nouvelle à Aïn Kihal.
Mais l’autre projet qui va soulager la situation est celui de l’agrandissement de la step de Témouchent, dont le gel prononcé en 2019 a été également levé. La réévaluation de son montant étant attendue en 2024, l’entreprise réalisatrice retenue a accepté de commencer les travaux.
Cependant, l’amélioration de la situation ne peut faire oublier que face aux situations d’urgence sur les fosses septiques et les avaloirs, l’Office national de l’assainissement a de la peine à les juguler sachant que, pour un réseau d’évacuation de 1317 km, il ne dispose que de trois camions d’aspiration des eaux usées, des véhicules fatigués par plus de 20 ans d’âge.
Cette situation qu’endure l’environnement est imputable au fait que depuis 2013, c’est-à-dire depuis la chute des recettes des hydrocarbures, la wilaya n’a bénéficié d’aucun projet sectoriel pour l’évacuation des eaux-usées. Elle l’a géré en réalisant des travaux sur les programmes communaux de développement dont les enveloppes financières sont moins nanties. Par ailleurs, la wilaya n’a pas bénéficie de programmes de curage des oueds. Elle a dû, selon le directeur de l’hydraulique, recourir à des opérations d’enlèvements d’ordures et autres avec des moyens locaux.
Quant à la station de relevage des eaux usées qui se jettent dans l’oued Senane, bordant la ville de Témouchent, il est attendu la perception de 40 millions de dinars de dotation pour sa réhabilitation. Enfin, deux études de projets de step finalisées vont être présentées pour être inscrites en réalisation en 2025. Elles seront implantées à Hammam Bou Hadjar, Terga et Oulhaça.