Lors de la réunion du Conseil de sécurité à l’Onu, convoquée à la demande de l’Algérie pour débattre la situation humanitaire, les intervenants, à l’exception d'Israël, ont exprimé, hier, leurs inquiétudes face au désastre humanitaire à Ghaza et au nord de l’enclave, et dénoncé les ordres d’évacuation de l’armée israélienne à la population et le recours par l’armée d’occupation à la famine comme moyen de guerre.
Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, a rappelé que cela fait plus d’un an que le peuple de Ghaza fait face «à des souffrances qui dépassent l’imagination», parce que, a-t-il souligné, «les impulsion sadiques des responsables israéliens ne connaissent aucune limite lorsqu’il s’agit d’infliger les châtiments aux civils palestiniens». Il a souligné que ces derniers sont «protégés par le droit international et que la force occupante est tenue de respecter ses engagements envers la population».
Amar Bendjama a expliqué que «le fait d’affamer les civils et d’utiliser la nourriture comme moyen de guerre est interdit par le droit international, tout comme il est interdit de priver les civils des moyens de leur survie ou d’entraver l’aide humanitaire». Le représentant de l’Algérie a, par ailleurs, déclaré «surprenant» le fait que la campagne de vaccination contre la polio ait pu atteindre des niveaux aussi élevés sans aucun problème, que les convois aient circulé sans risque apparent alors que ceux de l’aide humanitaire sont entravés. «Comment est-ce possible que l’on puisse vacciner ces enfants et qu’on ne puisse pas les nourrir, assurer la sécurité des camions qui transportent les vaccins et non pas celle des convois humanitaires.
Il ne s’agit pas de dégâts collatéraux mais de politique délibérée et calculée destinée à affamer le peuple», a souligné le diplomate algérien. Il a rappelé la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) ordonnant à Israël «de prendre des mesures immédiates et effectives pour permettre la fourniture des services de base humanitaire d’urgence et à améliore la vie des Palestiniens à Ghaza», et le contenu de la résolution du Conseil de sécurité, qui a «explicitement exigé la levée de tous les obstacle à la fourniture d’assistance humanitaire en quantité suffisante», avant de lancer : «Mais la réponse n’a été que mépris, fermeture des points de passage, augmentation des restrictions et utilisation immorale de la famine comme arme de guerre.
Le 9 octobre dernier, lors d’une réunion de ce même Conseil, nous avions alerté sur la situation humanitaire, après avoir constaté que le mois dernier avait vu le plus bas niveau depuis novembre 2023. Nous avions exprimé notre préoccupation car les autorités ont entravé près de 80% des mouvements des convois entre le Nord et le Sud au mois de septembre. La réponse a été donnée par davantage de restrictions et de civils tués (…)». Pour l’ambassadeur, «au mépris de la puissance occupante à l’égard des Palestiniens, elle a ajouté un degré de plus à la cruauté de ses actes».
M. Bendjama a rappelé au Conseil de sécurité qu’il a «l’autorité et les outils de faire entendre» ses décisions. «Il est grand temps d’agir rapidement, parce qu’il y va de la vie de milliers de Palestiniens», en soulignant qu’«en cette Journée internationale de l’alimentation, les habitants de Ghaza ne parviennent pas à trouver de la nourriture. Leur avenir est incertain».