Béjaïa-ville : Le café de Navaras n’est pas comme les autres !

29/01/2024 mis à jour: 03:16
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Le café des artistes sis à la rue Benzelmat, au centre-ville de Béjaïa, qui est en parallèle avec la rue Shanghai, laquelle débouchant sur le boulevard Amirouche, mérite bien son nom. 

En fait, dès qu’on franchit le seuil de la porte d’entrée de ce café, on remarque que tous les murs sont ornés de tableaux de peinture, de posters d’artistes et aussi de livres posés sur des petites étagères. 

En sirotant son café, tout en se relaxant par l’écoute de petits morceaux de musiques, genre blues, reggae… que jouent dans un petit coin les jeunes musiciens fréquentant cet endroit. Durant tout le petit moment agréable qu’on s’est attablé, on voyait des jeunes venir et sortir, quelques-uns avec une guitare accrochée à leurs épaules et d’autres clients venus de différents horizons attablés et discutent sur des sujets, comme l’histoire d’Algérie ou sur des thèmes littéraires… 

Cependant, l’emplacement de cet édifice, dans une rue peu fréquentée, même si pour certains cherchant du repos et discuter dans le calme constitue un lieu idéal, en revanche, pour le gérant, qui n’est autre qu’un jeune chanteur, en l’occurrence Naravas Lahcène, se désole de cet emplacement. «Car le rendement du peu de clients que je reçois ne me permet même pas de couvrir mes frais», nous confie-t-il. 

Pour Nordine Saïdi artiste peintre, connu dans la région pour ces belles œuvres, ce coin est un lieu de convergence entre les peintres, les musiciens, les poètes et les écrivains. Rachid Oulebsir, une figure culturelle et écrivain, a tellement apprécié cette initiative lors de son passage qu’il leur en aura fait un don de ses œuvres. 

Qui est Navaras Lahcène ? Pour les étudiants de l’université de Béjaïa, c’est un chanteur qui a bien brillé par ses compositions musicales de genre blues mixées au reggae et au rock lors de ses différents spectacles produits au niveau des cités U.

Mais pour le grand public, il demeure encore peu connu. Navaras est originaire du village Aït Hamdoune, à Cheurfa (Bouira). C’est-là où il a commencé à faire ses premiers pas dans la musique. En 2014 à l’âge de 17 ans, il a débarqué à Béjaïa où il s’est inscrit au Conservatoire Carré d’Art. Comme beaucoup de jeunes de la région, il fréquentait les étudiants des cités U avec lesquels il a enrichi son savoir musical. D’ailleurs, c’est au niveau de la cité de 1000 lits qu’il a composés sa première chanson intitulée  Chauffeur n l Cous. 

En 2019, il a publié son premier album Tasga n Tatut  (Coin de l’oubli) à l’édition  Star Plus de Béjaïa. Ce premier album comprend neuf titres dont Uccen  (Le loup), Fihel asirem  du texte de Mohand Ouyahya, Targuit (Le rêve) une chanson très sollicitée par ses fans… en 2022 il sort son second album intitulé Ayenzar  chez l’éditeur Araz de Béjaïa avec sept titres, dont Ayenzar, Imesdurar (Les montagnards),  Dac 3eqach … Navaras préfère travailler plus sa musique que ses poésies, nous avoue-t-il. Il est très passionné par les musiques des esclaves, comme le blues, le reggae, le rock et le pop, nous révèle-t-il d’un ton franc.  Nacer A.

 

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