Béchar : Maltraitance et mendicité des enfants

09/01/2023 mis à jour: 17:55
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En dépit des efforts indéniables des pouvoirs publics en matière de scolarisation des enfants, les observateurs notent cependant qu’une grande partie de l’enfance continue à échapper à la scolarisation obligatoire pour se livrer par conséquent à la mendicité, une pratique devenue courante qui n’honore point le pays. L’Algérie est pourtant signataire dans les années 1990 de la Convention internationale sur la protection de l’enfance et célèbre la journée avec faste. La mendicité des enfants en bas âge (6 à 10 ans) est malheureusement une réalité qui prend de l’ampleur sans pour autant provoquer la moindre réaction des pouvoirs publics ni celle d’ailleurs des associations censées pourtant attirer l’attention des autorités locales sur le phénomène. La crise économique, qui frappe de plein fouet les parents à faible revenu, peut-elle justifier pareille situation d’abandon ? En tout état de cause, la célébration de la journée et la ratification par l’Algérie de la Convention internationale de protection de l’enfance, contraste, observe-t-on, avec la réalité : celle d’une grande proportion des enfants livrés à eux-mêmes. Il suffit de faire un tour sur les places publiques et endroits à forte concentration urbaine pour constater que de nombreuses fillettes et garçons non accompagnés, dont l’âge varie entre 6 et 10 ans, font la manche ou proposent aux passants et à des gens attablés sur les terrasses de cafés, des papiers mouchoir. Certains sont indignés par le spectacle et s’accordent à dire que la place de ces enfants n’est pas dans la rue pour faire la manche mais à l’école. A cette situation que tout un chacun déplore, s’ajoute malheureusement celle de dizaines voire de centaines d’enfants subsahariens qui sillonnent eux aussi à longueur de journées les rues, places publiques et arrêts de bus munis d’oboles à la main pour mendier. Pourquoi ces ressortissants subsahariens réfugiés et accompagnés de leurs enfants s’entassant aux coins des rues ne sont pas accueillis et placés dans des centres d’hébergement aménagés en dehors de la périphérie de la ville en attendant de les ramener chez eux ?, s’interroge la population. 

S’agissant de la situation des enfants nationaux, la Convention sur la protection de l’enfance et mise à mal en ce sens que son exécution ne sera effective et crédible qu’après une réelle prise en charge de cette frange sociale de la population qui semble être abandonnée à son propre sort. Selon une source bien informée, la résolution du phénomène de la mendicité des enfants qui contribue à ternir l’image de marque des instituions de l’Etat n’est pas du ressort des pouvoirs publics à l’échelle locale mais d’une décision courageuse des autorités centrales du pays. Alors, à quand l’harmonisation de la législation algérienne avec celle des dispositions de la Convention internationale relative aux droits de l’enfance ? se demande-t-on. 

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