Pourquoi les élus de la commune de Béchar tournent-ils le dos au jardin public, patrimoine communal pourtant susceptible de renflouer les caisses déficitaires de la commune ? Ce joyau de la ville fait l’objet d’un abandon depuis sa dévastation par les intempéries d’octobre 2008.
Pour rappel, ce jardin public, datant de l’époque coloniale, unique lieu préféré de détente et de repos pour les familles, avait été réhabilité et restauré une première fois en 1993 par la DEC de l’époque, la wilaya et en collaboration avec une association pour la protection de la faune et de la flore (AEPEFF). La restauration avait inclus les allées, les équipements, la plantation d’arbres qui ont été réalisés en même temps que la construction des cages pour recevoir des animaux pour la création d’un parc animalier.
Ce dernier a été rendu grâce à l’association de protection de la faune et de flore présidée par le Dr Bendada qui avait bénéficié d’une subvention de la part de l’agence nationale de la conservation de la nature dirigée à l’époque par M. Kadik, une personnalité qui avait à cœur la protection de l’environnement et un précurseur en matière d’écologie.
Cette subvention, nous a-t-on fait savoir, a servi intégralement à l’achat auprès du parc zoologique de Ben Aknoun (Alger) d’un cerf de barbarie, d’une autruche, un macaque et un dromadaire qui ont fait la joie, des années durant, des enfants. On souligne avec insistance que cette réhabilitation avait même fait l’objet de thèses universitaires.
Malheureusement, les pluies torrentielles et les inondations dévastatrices de 2008 ont rasé ce jardin et son parc animalier et réduit à néant tous les efforts et moyens consentis. Depuis, des propositions ont été faites, des projets ont été évoqués, mais au final, la commune a décidé d’attribuer cet espace à la direction de la jeunesse et des sports dans le but de le réhabiliter et l’exploiter mais en vain. Des dégradations graves ont suivi et ont porté un coup fatal à cet endroit surplombant l’oued de Béchar.
Le constat des dégradations est déplorable au niveau des berges jadis verdoyantes, ses belles piscines, sa palmeraie luxuriante et ses clôtures en fer forgé sciées et volées. On estime qu’il s’agit là d’un véritable désastre écologique et apparemment personne ne semble s’en soucier.
Les élus, communaux prétextant l’insuffisance des enveloppes financières allouées à la commune, ne pouvant faire face aux dépenses colossales liées à la réhabilitation du site, selon les estimations, alors qu’une initiative en concertation avec les services de la wilaya est possible pour redonner un nouveau visage à ce jardin public.
La DEC de l’époque, sous la houlette de Brahim Merad, actuel ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, portait un intérêt particulier à ce patrimoine communal aujourd’hui à l’état d’abandon.