Beaucoup d’entre eux ont été exclus des écoles : Une année «perturbée» pour les enfants autistes

06/04/2023 mis à jour: 02:37
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Les villes de l'intérieur du pays manquent d'infrastructures adaptées aux autistes

Une année scolaire sérieusement perturbée. La présidente de la Fondation Elias pour l’autisme, Farah Acid, alerte sur la scolarisation des enfants autistes. «Un recul», s’alarme-t-elle, en dépit de quelques avancées enregistrées pendant le confinement. 

Le post-confinement a, selon elle, «perturbé et déstabilisé» ces enfants autistes. «Cette année, les pouvoirs publics ont oublié nos enfants», tranche Mme Acid. Contrairement aux trois dernières années, il n’y a eu aucune circulaire pour porter assistance pédagogique aux enfants aux besoins spécifiques, s’indigne la présidente de la fondation. 

Elle fait référence à la note ministérielle de septembre 2019 qui dicte les gestes et les pratiques à adopter à l’intérieur de la classe pour les enfants aux besoins spécifiques. Une circulaire toujours en vigueur, apprend-on auprès du ministère de l’Education nationale. 

Pendant les trois dernières années où un programme spécial a été adopté pour répondre aux mesures exceptionnelles de la lutte contre la propagation de la Covid-19, les enfants autistes avaient bénéficié d’une attention particulière à l’instar, d’ailleurs, de leurs autres camarades, dans la mesure où les classes n’étaient pas chargées et le programme pédagogique était réduit. Les horaires et le volume de travail n’étaient pas non plus étoffés avec des journées d’intervalle sans classe. 

Une nette amélioration dans l’apprentissage mais aussi dans leur intégration a été constatée. «L’allégement des programmes a facilité la scolarité de tous enfants et en particulier les autistes. Ceux-ci avaient plus de temps pour assimiler les cours en classe et pouvoir ainsi exercer d’autres activités en dehors de l’école», note la présidente de la Fondation. Le retour à la normale cette année avec une cadence plus intense a provoqué un chamboulement chez ces élèves, constate Farah Acid. 
 

Certains établissements dans plusieurs wilayas du pays ont «osé» mettre dehors des enfants autistes, certifie-t-elle. «Ils refusent le principe de l’inclusion scolaire, et ce, malgré une loi qui l'impose. Personne ne veut avoir un enfant différent dans son école. 

La majorité, dès le primaire, les mettent dehors, et ce, malgré la loi», s’offusque Mme Acid qui n’avance, toutefois, pas de statistiques, puisque de toute les manières, « ils ne sont pas nombreux les enfants autistes acceptés dans ce programme d’inclusion». Autrement dit, le peu d’enfants admis à l’école peut se retrouver aujourd’hui sans scolarité ou dans des centres psychopédagogiques qui ne sont pourtant pas destinés à ce genre de troubles.
 

Intérêt particulier

En attendant la sortie de la première promotion des enseignants spécialisés de l’Ecole nationale supérieure pour la formation des enseignants spécialisés dans l’apprentissage des sourds-muets, opérationnelle depuis la rentrée 2021, la problématique des auxiliaires de vie scolaire (AVS) reste posée. Avec le changement de rythme, lorsque le volume horaire a triplé, les AVS rémunérés par les parents ont exigé une augmentation, faute de quoi, elles démissionnent.

Plusieurs mamans se retrouvent ainsi AVS de leur enfant (les parents sont autorisés à être des AVS) au détriment de leur carrière professionnelle. Rappelons aussi que la création de cette Ecole nationale supérieure pour la formation des enseignants spécialisés a été décidée dans le cadre des la mise en œuvre d’une série de mesures pour le renforcement des mécanismes de prise en charge des autistes en se basant sur les résultats du groupe interministériel et ce, à travers l’élaboration et l’amendement des textes réglementaires régissant le trouble de l’autisme.

Il s’agit aussi de la création d’un centre national de référence pour l’autisme en collaboration avec des centres étrangers spécialisés et expérimentés en la matière. De son côté, le ministère de l’Education nationale a adopté des politiques de soutien à l’insertion de ces enfants dans le régime scolaire ordinaire. 

Des classes «spéciales» au niveau des écoles publiques sont ouvertes pour ceux ayant un autisme modéré, tout en intégrant les enfants soufrant d’un autisme léger dans les classes ordinaires. 

Une mesure exceptionnelle a été aussi, faut-il le rappeler, prise en faveur des élèves aux besoins spécifiques y compris les enfants autistes : seule la moyenne annuelle (évaluation régulière) est prise en compte pour le passage d’un palier à l’autre. 200 classes spéciales, tous paliers confondus, ont été ouvertes il y a deux ans, accompagnées d’une batterie de mesures, comme l’autorisation a être accompagnés par les auxiliaires de vie scolaire, notamment lors des examens ordinaires et nationaux. 
 

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