Des photographes venant d’Alger, Tlemcen, Tiaret, Mostaganem, Constantine, Oran, Jijel et Tizi Ouzou ont posé un certain regard sur la ville de Bou Saada. Et ce, lors de la troisième résidence algéro-européenne des photographes. Un ouvrage collectif compilant leurs œuvres vient d’être édité par la Délégation de l’Union Européenne en Algérie.
Une halte observée dans oasis. Où des photographes ont élu résidence. Où ils ont « volé» des images, immortalisé des instants, des tranches de vie, sans fioritures ni mise en scène. Des instantanés emplis de poésie, dégageant de la vie, de la générosité et de cette acceptation du quotidien, des vicissitudes de l’existence.
Ces chasseurs d’images, formateurs, tels que Ahmed Merzagui, Akram Menari, Djilali Rahou, Khaled Mechri, Leila Bakouche, Nassima Baziz, Rabab Djabar, Selma Djerdjar, Soufian Chemchem, Youcef Senous, Liasmine Fodil, Mehdi Hachid, Nora Zaïr, Nour Islem Khezzar et Reslane Lounici, directeur artistique, déclencheront leur boîtier sur les humains, les âmes, les habitants de Bou Saada, sur les choses de la vie.
Et elles sont belles. Et y a pas photo ! Cette oasis est photogénique, entre noir et blanc et couleur, à travers une fantasia, un cavalier grillant une cigarette, un vendeur étalant ses caisses de légumes avec ce flou artistique, une passante drapée dans un haïk blanc sorti d’un nostalgique passé, une contemplation diurne, une mélancolie gérontologique, un jeu de société ancestral, un look juvénile «trendy», une venelle taguée, un commerçant montrant sa bonne santé financière, un geste de bénédiction d’une mère, une ancienne, la «baraqua» incarnée.
«Rendre hommage à l’Algérie, à l’art et à l’amitié entre nos peuples»
«La résidence de Bou Saada a été conçue et vécue de façon très différente. A cause de cette pandémie, nous étions exclusivement entre artistes algériens dans un projet censé croiser des regards européens. Certains d’entre nous ont choisi de sentir, ressentir, déambuler…
En se fiant à leur météo intérieures, donnant lieu, à des rires, des larmes, du blues et de la nostalgie… A tous s’est imposée cette grandeur de cette oasis, cette ville…» présentera le beau-livre portant sur la troisième résidence algéro-européenne des photographes Regards croisés - 3e résidence algéro-européenne de photographes.
L’ambassadeur de l’Union européenne à Alger, Thomas Ecckert, étrennera ce beau-livre en écrivant : «Ce beau-livre croise un certain nombre de regards… Dès lors qu’une émotion ou qu’un fait est traduit en photo, il cesse d’être un fait pour devenir une opinion… Donnons-nous d’ores et déjà rendez-vous pour une prochaine résidence pour rendre hommage à l’Algérie, à l’art et à l’amitié entre nos peuples.»