Barrage de Béni Amrane (Boumerdès) : L’ANBT ouvre les vannes pour éviter des inondations

19/02/2024 mis à jour: 04:22
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Une catastrophe a été évitée de justesse avant-hier à Ammal, au sud de Boumerdès à cause des fortes pluies qui se sont abattues dans la région. 
Cinq maisons du village Thinoukline ont été inondées et une trentaine d’autres ont été isolées suite à la remontée des eaux de l’oued Issers, l’un des plus grands fleuves de toute la région. 

Le phénomène a surpris plus d’un et il a fallu l’ouverture de deux vannes murales du barrage de Béni Amrane, sis à 6 km plus loin, pour que le danger soit éloigné. 

Mais cela n’était pas une simple manœuvre. Pour ouvrir les vannes, les employés du barrage ont dû attendre l’autorisation de l’ANBT qui, elle, aurait agi sur instruction de sa tutelle suite à l’alerte donnée par les autorités de la wilaya, a-t-on appris de source locale. 

Pourquoi alors est-on arrivé jusqu’à «jeter» une ressource aussi précieuse comme l’eau pour éviter de telles inondations ? C’est la seule solution, car les eaux ont failli bloquer la circulation sur la RN05 et isoler une partie du village Thinoukline, indique Fateh Kiche, P/APC de Ammal. 

«Ce problème résulte de l’accumulation de la boue sur le lit de l’oued, car celui-ci n’a fait l’objet d’aucune opération de curage. Si on avait nettoyé ce fleuve, les eaux ne seraient pas remontées jusqu’à la RN05», souligne-t-il, en saluant l’intervention diligente du wali pour éviter la catastrophe. Il faut dire que même le barrage de Beni Amrane n’a jamais été curé, malgré la baisse de ses capacités de stockage à cause de l’accumulation de la boue. «Ce barrage est conçu pour emmagasiner 15 millions de mètres cubes, mais aujourd’hui il peut contenir au maximum 5 millions de mètres cubes. Heureusement qu’il est raccordé au barrage de Keddara, où on pompe régulièrement ses eaux en hiver. 

Sinon quand il se remplit, le trop-plein est versé dans l’oued Issers. Et cela serait une grande perte pour un pays qui fait tout pour préserver cette ressource et réduire le stress hydrique», explique un cadre à la direction de l’hydraulique, précisant que la terre qu’on soustrait des cours d’eau est très prisée par les agriculteurs. 

Notre interlocuteur insiste sur l’importance des opérations de curage des oueds dans la lutte contre les inondations, précisant que des travaux de ce genre ont déjà été menés récemment au niveau des cours d’eau traversant les villes de Boudouaou, Bordj Menaiel, Boumerdès, Dellys, Issers, etc. Les résultats sont vérifiables sur le terrain. Cette fois, d’aucuns auront remarqué qu’il n’y à point de cités inondées ni de routes bloquées à la circulation par les eaux. 
 

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