Les comptes de l’ex-gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, poursuivi par la justice au Liban et en Europe, ainsi que ceux de ses proches, ont été gelés, a indiqué la Banque centrale cette semaine dans un communiqué.
Le mandat de Riad Salamé s’est achevé le 31 juillet sans qu’un successeur ne lui soit trouvé, dans le pays en pleine crise politique. Le premier vice-gouverneur, Wassim Mansouri, a été chargé de combler l’intérim.
Dans un communiqué, lundi soir, la commission d’enquête spéciale de la BDL a annoncé que les comptes de M. Salamé, de son frère Raja, de son fils Nady, de son ancienne assistante Marianne Hoayek et de son ancienne compagne ukrainienne, Anna Kosakova, ont été gelés.
Cette décision intervient après que les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni ont imposé, jeudi dernier, des sanctions économiques pour corruption à son encontre, Washington estimant que ses «actions corrompues et illégales ont contribué à l’effondrement de l’Etat de droit au Liban».
Les sanctions américaines, britanniques et canadiennes visent également Raja Salamé et Marianne Hoayek, tandis que Washington et Londres incluent son ancienne compagne Anna Kosakova dans leurs listes. En outre, les Etats-Unis ont sanctionné son fils Nady.
Un audit conduit par un cabinet international, Alvarez & Marsal, rendu public vendredi dernier, a accablé le BDL et son ex-gouverneur, qui se défend de toute malversation.
M. Salamé a été gouverneur de la banque centrale de 1993 jusqu’à la fin du mois dernier, et beaucoup l’accusent, avec les dirigeants politiques auxquels il est étroitement lié, de l’effondrement de l’économie au Liban.