-Malgré la dégradation de la route, beaucoup de gens préfèrent se rendre à Tala Guilef. Comment voyez-vous ce regain d’intérêt affiché par les visiteurs pour cette zone touristique ?
L’accès à Tala Guilef se fait via la route nationale 30 B qui est certes dégradée. Elle n’a pas été réhabilitée parce qu’il y a encore des travaux au niveau de l’hôtel qui seront achevés dans peu de temps. Une fois ce complexe mis en service, ce tronçon connaîtra une opération de revêtement et d’entretien. Avec la relance de l’activité hôtelière à Tala Guilef, il y aura beaucoup d’améliorations. Le tronçon routier sera également refait de façon à permettre aux visiteurs de s’y rendre sans difficultés. C’est juste une question de temps. Effectivement, il y a beaucoup de gens qui viennent à Tala Guilef durant toutes les journées de la semaine, et ce, pour la plupart dans le cadre des randonnées organisées par des agences de voyages. Toutefois, il est important de souligner qu’il y a des groupes qui, une fois partis le soir, laissent leurs déchets partout dans la forêt, ce qui empeste l’environnement. Il y a des dépotoirs qui se multiplient dans le site et défigurent le paysage.
-Avez-vous fait quelque chose pour instaurer une certaine rigueur aux randonneurs ?
Nous avons, à maintes reprises, lancé des appels à la préservation du site, en vain. Le secteur de Tala Guilef du Parc national de Djurdjura (PND) est sous-équipé en personnel. Donc, nous ne pouvons pas mettre des éléments dans plusieurs endroits et assurer un contrôle en instaurant une certaine rigueur aux randonneurs. Il y a même des campeurs la nuit qui allument des feux avec tous les risques d’incendie surtout lorsqu’on sait que le cèdre est vulnérable au feu. Il y a aussi ceux qui viennent d’Alger et de Constantine, entre autres, mais ils ne connaissent pas les lieux. La dernière fois, un groupe de randonneurs s’est égaré alors qu’il voulait partir de Tala Guilef à Tikdjda. Les membres du groupe ont perdu le réseau téléphonique. Ils ne pouvaient même pas donner l’alerte. Ils ont été retrouvés tard dans la nuit. Je pense qu’avec la relance de l’activité au niveau du complexe, il y aura une amélioration.
-Que préconisez-vous comme solution pour la protection du site touristique de Tala Guilef ?
Les agences de voyage doivent travailler en coordination avec le PND pour établir des programmes de randonnées dans de bonnes conditions et éviter tout risque de voir les visiteurs s’égarer. Nous avons des guides qui assurent l’encadrement des sorties pédagogiques.
Cela, pour éviter des randonnées anarchiques, car, faut-il le préciser, l’hiver n’est pas une saison propice pour les randonnées. Les gens mettent leurs vies en péril avec le verglas, les chutes et l’hypothermie. Les randonneurs sont exposés à des risques multiples. Il faut toujours maintenir les campagnes de sensibilisation pour informer les citoyens sur les dangers des randonnées anarchiques dans la forêt et en haute montagne. Nous devons tous nous mobiliser pour préserver ce site. Nous exhortons aussi les visiteurs à faire preuve de plus de civisme.
Propos recueillis par Hafid Azzouzi