Le multi-entrepreneur avait indiqué début février dans un tweet que l’événement serait l’occasion de dévoiler la «troisième étape de son plan directeur», soit «la voie vers un avenir où l’énergie sera complètement durable sur Terre».
L’exposé, qui se tient dans une usine du groupe à Austin, au Texas, doit être retransmis en ligne à 21h 00 GMT. «Dans la mesure où il fait des promesses aux citoyens de la Terre entière, et pas seulement aux investisseurs, il y a intérêt à ce que ce soit quelque chose d’important», a relevé Jessica Caldwell, spécialiste du secteur automobile pour Edmunds. Elle s’attend à d’éventuelles annonces sur la façon dont Tesla peut augmenter sa production et parvenir à une voiture électrique à 25 000 dollars ou à un nouveau modèle de véhicules, le dernier lancé par la marque datant de 2020. Dans tous les cas, le multi-milliardaire «a prouvé qu’il fallait prendre ses promesses avec des pincettes», notamment sur le calendrier de lancement des nouveaux véhicules, rappelle Mme Caldwell. «Il va devoir être un peu spécifique, au moins sur ses projets à court terme.» Dan Ives, analyste du cabinet Wedbush, espère pour sa part des détails sur le pick-up Cybertruck, dont la production doit débuter cet été, sur les camions Semi, dont les premiers exemplaires ont été livrés fin 2022, sur la batterie 4680 développée par le groupe ou sur la stratégie devant conduire à un véhicule vendu entre 25 000 et 30 000 dollars. D’éventuels commentaires sur l’approvisionnement en matières premières comme le lithium, sur les systèmes d’aides à la conduite, ou sur l’état de la demande, sont aussi attendus. Ce nouveau «plan directeur» «jettera les bases de la prochaine décennie pour Tesla alors que les véhicules électriques s’apprêtent à débarquer en masse dans le monde entier», résume M. Ives.
Rebond à Wall Street
Tesla, qui a initié la révolution électrique et est resté en 2022 le plus gros vendeur mondial dans cette catégorie, doit en effet faire face à une concurrence grandissante. Des groupes chinois comme BYD montent rapidement en puissance tandis que de nombreux constructeurs traditionnels comme General Motors, Volkswagen ou Stellantis, lancent leurs versions électriques. Et certains observateurs s’interrogent sur la capacité d’Elon Musk à diriger le groupe dans cette période compliquée alors même qu’il semble plus focalisé actuellement sur Twitter, dont il a pris la tête fin octobre. Les investisseurs chercheront ce qui peut justifier que l’action monte encore, estime Adam Jonas, analyste chez Morgan Stanley, dans une note. Après un gros passage en vide en 2022, le titre du constructeur s’affiche en effet en hausse d’environ 67% depuis le début de l’année, dopé par la baisse des prix de ses voitures pour attirer des clients et de nouvelles règles sur les subventions accordées par le gouvernement américain. Elon Musk est redevenu au passage l’homme le plus riche au monde. Le multi-milliardaire avait détaillé la première phase de son plan directeur en 2006, expliquant alors pourquoi Tesla se concentrait sur la fabrication d’une voiture de sport avant d’en utiliser les profits et les technologies pour construire des véhicules de plus en plus abordables. La voiture la moins chère de Tesla, Model 3, se vend actuellement à 43.000 dollars aux Etats-Unis. Il avait présenté la deuxième étape de son plan dix ans plus tard, en 2016, dévoilant alors des ambitions variées, sur les panneaux solaires, sur la conduite autonome, sur la fabrication de tout un panel de véhicules, y compris des bus, et sur le co-voiturage. Il a bien enclenché une vaste transition vers les véhicules électriques et fait de Tesla le constructeur automobile valant le plus cher en Bourse. Mais plusieurs éléments de la deuxième étape restent à la traîne, comme les systèmes actuels d’aide à la conduite proposés par Tesla, loin de l’autonomie complète et objets de plusieurs enquêtes des autorités américaines.