Le Territoire du Nord de l’Australie a récemment abaissé l’âge de responsabilité pénale de 12 à 10 ans, devenant le premier territoire australien à adopter une telle mesure. Cette décision, prise sous l'impulsion du parti dirigeant, le Country Liberal Party (CLP), vise à permettre une intervention plus précoce dans la vie des jeunes délinquants. La ministre en chef, Lia Finocchiaro, a expliqué que cette réforme permettra d'offrir aux jeunes le soutien nécessaire pour leur permettre de changer de trajectoire et d'accéder à de meilleures opportunités, notamment en matière de formation professionnelle.
Selon Finocchiaro, cette mesure est aussi une réponse aux besoins de sécurité publique, tout en soulignant que la criminalité juvénile est souvent le résultat d’échecs systémiques dans la vie de ces enfants, bien avant qu’ils ne commettent des infractions.
Cependant, l’opposition, dirigée par Selena Uibo, s’est montrée critique à l’égard de cette réforme. Elle craint que la réduction de l’âge de responsabilité pénale ne conduise à une criminalisation accrue des jeunes autochtones, exacerbant ainsi les inégalités. Selon Uibo, des preuves montrent qu’un contact précoce avec le système de justice pénale augmente les risques d’implication à long terme. Elle appelle plutôt à une approche équilibrée, qui responsabilise les enfants tout en les aidant à emprunter une voie plus constructive.
Cette réforme fait partie d'un ensemble plus large de mesures destinées à lutter contre la criminalité juvénile, telles que la « loi de Declan ». Ces nouvelles dispositions visent à durcir les conditions de libération sous caution pour les délinquants violents et à accorder à la police plus de pouvoir pour fouiller et saisir des armes chez toute personne âgée de plus de dix ans. La loi tire son nom de Declan Laverty, un jeune homme de 20 ans mortellement poignardé dans une attaque violente et aléatoire, pour laquelle son agresseur a été condamné à la prison à vie.