Augmentation des cas de variole du singe dans le monde : L’OMS déclenche son plus haut niveau d’alerte

24/07/2022 mis à jour: 00:57
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Photo : D. R.

La variole du singe est une maladie virale qui se transmet à l’homme par contact avec une personne, un animal ou un objet porteur du virus. Elle peut être contractée par contact direct avec le sang, les fluides corporels ou les lésions cutanées d’un animal infecté. Parmi les animaux qui la transmettent, on trouve différents rongeurs et des primates.

Le comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’est réuni, hier, pour discuter de l’évolution de l’épidémie de la variole du singe. Eu égard à la situation marquée par une flambée des cas, il a décidé de déclencher son plus haut d’alerte (Urgence de santé publique de portée internationale - USPPI). Ce sont les conclusions des experts qui ont conduit à la prise de cette décision.

Il a été enregistré environ 15 500 cas de contamination par la variole du singe dans 72 pays, selon une étude récente de l’OMS. Cinq personnes ont déjà succombé des suites du virus, toutes en Afrique.

Depuis 2005, il y a eu six déclarations d’USPPI : pour la grippe porcine, Ebola (deux fois), la polio, le Zika et la Covid-19. La variole du singe est donc la septième.

En Afrique, les maladies transmisses par les animaux ont connu un bond de 63% au cours de la dernière décennie, selon une analyse du même organisme, qui révèle qu’«entre 2001 et 2022, 1843 événements de santé publique avérés ont été enregistrés dans la région… 30% de ces événements étaient des épidémies de zoonoses».

La flambée de ces maladies, selon la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, peut avoir plusieurs raisons. Pour Matshidiso Moeti, le continent a la population qui croît le plus rapidement au monde, d’où les besoins grandissants en aliments dérivés, notamment la viande, la volaille, les œufs et le lait.

Et de poursuivre : «La croissance démographique entraîne également une urbanisation croissante et un empiétement sur les habitats de la faune sauvage. Les liaisons routières, ferroviaires, maritimes et aériennes s’améliorent également à travers l’Afrique, ce qui accroît le risque de propagation des épidémies de zoonoses des zones reculées peu peuplées aux grandes zones urbaines.»

Propagation difficile à contenir

Le constat est là : le nombre de cas de variole du singe est en hausse. Du 1er janvier au 8 juillet 2022, 2087 cas cumulés ont été recensés, dont seulement 203 confirmés. Toujours selon les chiffres de la même source, le taux de létalité global pour les 203 cas confirmés est de 2,4%.

Sur les 175 cas confirmés pour lesquels il existe des données spécifiques, 53% étaient des hommes dont l’âge moyen était de 17 ans. «Les infections d’origine animale qui se transmettent à l’homme existent depuis des siècles, mais le risque d’infections et de décès massifs était relativement limité en Afrique, cependant, avec l’amélioration des transports, la menace de voir des agents pathogènes zoonotiques se déplacer vers les grands centres urbains s’est accrue. Nous devons agir maintenant pour endiguer les zoonoses avant qu’elles ne puissent provoquer des infections généralisées et empêcher l’Afrique de devenir l’épicentre des maladies infectieuses émergentes», a averti Mme Moeti.

Or, la variole du singe est détectée actuellement dans plusieurs pays non endémiques, répartis particulièrement entre l’Europe et le continent américain. Comme il est complexe de contenir sa propagation, l’Organisation mondiale de la santé recommande une approche unique de la santé qui nécessite la collaboration multidisciplinaire et multicommunautaire impliquant des experts en santé animale, humaine et environnementale. 

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