Au nom de la paix, par la guerre

12/07/2022 mis à jour: 00:16
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Dans son numéro de juin-juillet, le magazine Manière de voir, édité par Le Monde diplomatique, s’est posé la question de savoir jusqu’où ira l’OTAN et jusqu’à quand ?

73 ans après sa création, et 32 ans après l’enterrement officiel de la guerre froide au Congrès de Paris, l’alliance militaire atlantique ne cesse de s’inventer des raisons d’être et ose même l’extension de son domaine jusqu’aux portes de l’ennemi d’hier, la Russie, provoquant le conflit armé, une nouvelle guerre pour s’imposer à l’humanité au nom de la paix, mais par la guerre.

La guerre en Ukraine fournit en effet une réponse effrayante aux questions des journalistes du magazine.

La réponse est venue aussi du sommet de l’organisation qui s’est déroulé à Madrid les 29 et 30 juin et dont l’objet était de faire en sorte que l’OTAN doit non seulement continuer, mais qu’en plus elle se redéploie stratégiquement avec la multiplication de ses effectifs qui passent de 40 000 à 300 000 soldats.

Le sommet s’est achevé par la désignation de la Russie comme étant la menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des Alliés, mais aussi la Chine, mentionnée pour la première fois, en plus de différents défis, notamment le terrorisme et les menaces cyber et hybrides. Profitant de l’occasion, le gouvernement espagnol a fait pression pour que le passage de la frontière par les réfugiés soit désigné comme une «menace hybride», à l’instar du terrorisme.

Et joignant la parole à l’acte, il a soutenu le massacre barbare des migrants survenu le 24 juin sur le territoire espagnol de Melilla par des gardes marocains. Un crime d’Etat qui a fait au moins 37 morts et 150 blessés parmi des Subsahariens désespérés, en quête de refuge.

Le massacre participe aussi de cette escalade que nourrit l’Occident des establishments contre les peuples, y compris les siens.

Le sommet du G7, qui a eu lieu deux jours après en Allemagne, a passé sous silence ce crime d’Etat tout en déclarant «renforcer la résistance de nos démocraties». L’élite impérialiste ne badine pas avec les règles, celles qu’elle a établies pour encadrer sa vision de l’ordre mondial.

Pour la survie, l’OTAN et ses commanditaires impérialistes sont prêts à provoquer des désastres humanitaires planétaires. En plus des conflits armés et leurs lots de morts et de destructions, une inflation mondiale, la famine en Afrique, la répression sanglante des flux migratoires, une crise énergétique et alimentaire sans précédent et des drames humains aux quatre coins de la planète.

L’impérialisme lutte pour sa survie, pour prolonger indéfiniment sa domination. Une domination dont la violence est intrinsèque et dont la finalité est la survie du capitalisme. Le charnier de Melilla est témoin que l’Occident actuel descend d’Arès et non pas d’Apollon.

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