Les services des ministères du Commerce et de l’Agriculture sont devant l’urgence de renforcer leur coopération pour freiner la flambée des prix et assurer une distribution régulière sur le marché.
Pour connaître le marché, il faut connaître nos besoins.» C’est ainsi que s’est exprimé hier Kamel Boukheddache, directeur de la coopération et des enquêtes spécifiques au ministère du Commerce sur les ondes de la Radio nationale, la Chaîne 3. Une manière de reconnaître que les besoins ne sont pas clairement définis.
D’où le déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché et le problème de régulation qui se pose de plus en plus pour de nombreux produits. Le déficit en informations fiables sur les besoins continue donc de perturber l’approvisionnement du marché. Ce qui explique la nécessité d’actualiser les données pour mettre en place les mécanismes nécessaires à cet effet.
Dans ce sillage, le représentant du ministère du Commerce a annoncé que l’étude sur les besoins de la population, notamment en produits de large consommation établie par l’Office national des statistiques en 2011 est en voie d’actualisation. Objectif : définir les quantités réelles en produits alimentaires de large consommation et assurer un approvisionnement régulier «tout en maintenant des prix à un niveau acceptable». C’est le défi de l’heure pour les responsables du secteur et pour l’ensemble des membres du gouvernement.
Les orientations du côté du président de la République ne manquent pas dans ce cadre. Lors du dernier Conseil des ministres, Abdelmadjid Tebboune a enjoint au gouvernement de procéder à une révision radicale de la réglementation régissant la commercialisation du produit national pour le citoyen. Comment ? «A travers l’élaboration d’une loi consacrant un système de plafonnement des prix, via des décrets, lorsqu’il s’agit de prix déraisonnables des produits de saison», indique le communiqué rendu public à l’issue de la réunion.
Ainsi, face aux hausses exagérées des prix comme l’a reconnu le chef de l’Etat, l’option du plafonnement des prix est retenue. Appelant à une extrême vigilance et à l’intensification du contrôle particulièrement pour ce qui est des produits agroalimentaires et des médicaments et constatant «un relâchement chez certains», le président Tebboune a clairement souligné «la nécessité pour tous de se ressaisir et de déterminer les responsabilités, par fidélité aux missions assignées vis-à-vis du citoyen». Les services des ministères du Commerce et de l’Agriculture sont donc devant l’urgence de renforcer leur coopération pour freiner la flambée des prix et assurer une distribution régulière sur le marché.
Approvisionnement du marché
Revenant justement sur ce point, le directeur de la coopération et des enquêtes spécifiques au ministère du Commerce a indiqué que les deux parties (agriculture et commerce) ont mis en œuvre «toutes les mesures pour assurer l’approvisionnement du marché et le suivi de l’évolution des prix, dans le but de préserver le pouvoir d’achat».
Et d’affirmer : «La situation s’est améliorée.» Selon le représentant du ministère du Commerce, suite aux dysfonctionnements constatés sur le marché, des actions ont été mises en œuvre. Les ministères du Commerce et de l’Agriculture ont, selon la même source, misé sur l’ajustement «des leviers» pour remédier à cette situation par un plafonnement des prix ou la limitation de la marge bénéficiaire de certains produits agricoles de large consommation.
Il a cité, à titre illustratif, le café, les viandes (importées), les légumes secs et la pomme de terre. Avec la dernière instruction du chef de l’Etat, la mesure sera élargie à d’autres produits de manière à mettre un terme aux pratiques commerciales illicites ou spéculatives.
«On peut agir sur plusieurs axes, conformément aux instructions du président de la République, pour appliquer un système de plafonnement des prix, aidé par l’article 5 de l’ordonnance 03/03 sur la concurrence», a expliqué M. Boukheddache avant de rappeler : «Cette ordonnance permet de prendre des mesures pour plafonner les prix au motif liés à la stabilisation des prix des biens nécessaires en cas de perturbation sensible du marché.»