Au 268e jour, la guerre génocidaire à Ghaza se poursuit : Des raids intensifs sur fond de crise humanitaire

01/07/2024 mis à jour: 04:31
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Photo : D. R.

Au 268e jour de la guerre génocidaire sioniste menée contre Ghaza, la population vit toujours sous les bombardements terrestres et aériens, notamment dans les régions d’Al Shudjar’iya, à l’est de Ghaza, et au sud de Rafah, faisant 43 morts et plus d’une centaine de blessés, portant le bilan des victimes à 37 877 tués et 86 969 blessés ainsi que des dizaines de milliers de disparus. En Cisjordanie, les arrestations, perquisitions, incendies de récoltes et destructions de maisons se sont intensifiés.

La guerre génocidaire menée par les forces d’occupation à Ghaza ne connaît pas de répit. D’intenses bombardements aériens ont ciblé de nombreuses régions, Al Shudjar’iya, à l’est de Ghaza, tandis que des raids ininterrompus se poursuivaient à Rafah, au sud, faisant de nombreuses victimes. Certains témoignages, rapportés par l’agence de presse palestinienne Wafa, ont fait part du recours à des quadricoptères (des drones) pour mitrailler la population et des maisons.

Selon le ministère palestinien de la Santé, durant les dernières 24 heures (entre samedi et dimanche), les forces israéliennes ont commis trois massacres contre des familles palestiniennes à Ghaza, faisant 43 martyrs et blessant 111 personnes. Ce qui porte le bilan en ce 268e jour de la guerre génocidaire menée contre la population de Ghaza à 37 877 Palestiniens tués, majoritairement des femmes et des enfants, 86 969 blessés, des milliers d’autres encore ensevelis sous les décombres et une situation humanitaire des plus chaotiques.

Pendant que les Ghazaouis vivent sous les bombes, font face aux maladies, à la déportation et à la famine, l’armée sioniste intensifie ses attaques en Cisjordanie – y compris à Jérusalem occupée, tuant, depuis le 7 octobre dernier, 553 Palestiniens, dont 133 enfants, et en blessant 5300 autres, selon le ministère palestinien de la Santé, qui évoque aussi l’intensification des opérations de perquisition et d’interpellation de jour comme de nuit.

Abondant dans le même sens, le Club des prisonniers et la Commission des affaires des prisonniers et des ex-prisonniers ont relaté que les forces d’occupation israélienne ont multiplié les perquisitions et les arrestations dans de nombreuses villes, notamment à Jénine, Naplouse et Yatta, pendant que des colons extrémistes attaquaient des agriculteurs palestiniens dans la région de Wadi Al Qatfa, à l’ouest de la ville d’Al Samou, au sud d’Hébron, avant de leur voler leur cheptel et détruire leurs biens.

Hier, une horde de colons a mis le feu à des exploitations agricoles, dans la localité d’Asira, au sud de la ville de Naplouse, selon des sources locales palestiniennes, citées par l’agence Wafa. Celle-ci affirme que «les colons de la colonie illégale de Yitzhar ont attaqué la région et brûlé les terres agricoles des citoyens». Les violences des colons contre les Palestiniens et leurs biens sont devenues très courantes et se sont intensifiées sans qu’elles soient punies par l’autorité.

Cela inclut des incendies de biens et des mosquées, des jets de pierre, le déracinement des cultures et des oliviers, des attaques contre des habitations vulnérables, entre autres, ajoute la même source, qui avance quelque 500 000 à 600 000 Israéliens vivent dans des colonies uniquement juives à Jérusalem-Est occupée et en Cisjordanie, en violation du droit international.

Depuis quelque temps, de nombreuses ONG ont fait état d’une forte augmentation des agressions des colons contre des civils Palestiniens. Des agressions qui ciblent également les lieux de culte et les mosquées.

Dans un communiqué publié hier, le Conseil islamique chrétien pour la défense de Jérusalem et des lieux saints a d’ailleurs a mis en garde contre ce qu’il a qualifié d’«escalade de la politique de démolition forcée des maisons des habitants de Jérusalem» en soulignant que «la démolition des maisons des citoyens d’Al Qods s’intensifie depuis le début de l’année», avant de rappeler que «les dizaines de maisons et installations sont détruites par les autorités d’occupation sous prétexte de construction sans permis».

«Smotrich, l’architecte des politiques de génocide contre les Palestiniens»

La Commission a affirmé que «l’accélération de la démolition des maisons des habitants de Jérusalem coïncidait avec l’augmentation du rythme des nouveaux projets de colonisation et de la construction de milliers d’unités coloniales dans différents quartiers de la ville de Jérusalem, et l’intensification des tentatives de démolition de la ville et de cibler ses sanctuaires musulmans et chrétiens».

Ces attaques violentes ont été encouragées par le ministre extrémiste des Finances, Bezalel Smotrich, qui, dans un enregistrement audio diffusé par le journal américain New York Times, évoque le plan portant son nom, qui prévoit la légalisation de cinq centres de colonies en Cisjordanie. Une déclaration qui a suscité la réaction de la rapporteuse des Nations unies pour la Palestine, Francesca Albanese, qui s’est dit, hier sur son compte X (anciennement Twitter), «étonnée du fait que la Cour pénale internationale n’ait pas émis de mandat d’arrêt contre le ministre israélien des Finances, l’extrémiste Bezalel Smotrich».

Dans son message sur X, Mme Albanese a souligné que «malgré les pressions politiques sur la CPI, je ne comprends vraiment pas pourquoi le procureur général n’a pas encore demandé à la Cour d’émettre un mandat d’arrêt contre cet homme (Smotrich), qui est l’architecte principal des politiques de génocide israéliennes contre les Palestiniens».

Partout en Cisjordanie occupée, faut-il le souligner, l’armée sioniste a multiplié les opérations d’arrestation, portant le nombre de détenus dans les geôles israéliennes à 9450 Palestiniens. Un chiffre révélé par le Club des prisonniers et la Commission des affaires des prisonniers et des ex-prisonniers, qui ont affirmé que l’armée sioniste a procédé, entre samedi et dimanche derniers, à des arrestations à grande échelle, touchant au moins 20 civils palestiniens, dont des frères et des anciens prisonniers en Cisjordanie, dans les gouvernorats d’Hébron, Tulkarem, Naplouse et Jérusalem.

«Les forces d’occupation israéliennes continuent de mener de vastes campagnes d’arrestation impliquant des raids, des actes de torture, des passages à tabac, des menaces contre les détenus et leurs familles, des assassinats délibérés et la destruction de maisons civiles», expliquent les deux ONG, qui évaluent à 9450 le nombre des Palestiniens de Cisjordanie détenus dans les prisons israéliennes, qui vivent dans des conditions extrêmement pénibles et qui risquent leur vie chaque jour qu’ils passent dans les geôles.

En effet, après avoir révélé la diminution de la ration alimentaire des prisonniers palestiniens, le ministre extrémiste de la Sécurité, Itamar Ben Gvir, a appelé, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, à «l’exécution des prisonniers palestiniens en leur tirant une balle dans la tête», et en attendant, a-t-il dit, «l’adoption en troisième lecture par la Knesset de la loi concernant l’exécution des détenus palestiniens (…), nous leur fournirons un peu de nourriture afin de les maintenir en vie jusqu’à la promulgation».

Pour le responsable du Club des prisonniers palestiniens, Abdullah Al Zaghari, les propos du ministre «fasciste et extrémiste Ben Gvir représentent un système qui pratique le génocide contre le peuple palestinien et ne parle que le langage du meurtre et de la lutte contre toute présence palestinienne sous quelle que forme que ce soit (...), ces déclarations dépassent le stade de la menace, puisque l’administration pénitentiaire d’occupation, dont il est responsable, a effectivement procédé au meurtre et à l’exécution de prisonniers palestiniens depuis le début de la guerre de génocide en cours (…), sur les 255 captifs morts dans les prisons israéliennes depuis 1967, 18 ont été tués depuis le début de l’agression israélienne en octobre dernier».

L’aggravation de la situation à Ghaza et en Cisjordanie occupée a poussé le délégué permanent de l’Etat de Palestine auprès de la Ligue des Etats arabes, Mohannad Al Aklouk, à demander la tenue d’une session extraordinaire du Conseil de la Ligue arabe au niveau des délégués permanents, qui, selon lui, «devrait se tenir cette semaine, pour examiner la lutte contre les crimes de génocide, l’agression israélienne et l’expansion coloniale en Cisjordanie».

Dans sa déclaration publique, diffusée par l’agence Wafa, l’ambassadeur palestinien a expliqué que sa demande «est motivée par la poursuite du crime de génocide perpétré par Israël, la puissance occupante, contre le peuple palestinien pendant près de neuf mois consécutifs, et dans le contexte de l’adoption récente par le gouvernement d’occupation d’une série de mesures visant à empêcher l’autonomie de l’Etat palestinien sur le terrain, l’approfondissement des plans d’annexion des territoires occupés de la Cisjordanie, ainsi que l’expansion coloniale et le piratage des fonds de la compensation palestinienne».

Il faut dire que durant près de 9 mois, la Ligue arabe s’est illustrée par son absence sidérante, qui beaucoup assimilent à un soutien à la guerre menée par l’entité sioniste contre la résistance palestinienne et, à travers elle, la population de Ghaza. Il n’y a donc rien à espérer de cette organisation, devenue un facteur de crises et de conflits. 
 

 

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