A pied d’œuvre depuis dimanche dernier, quelques heures après l’affichage des listes des bénéficiaires de 1000 Logements publics locatifs publics (LPL) de la daïra de Sétif, la commission chargée de la réception des recours de milliers de recalés est le moins que l’on puisse dire submergée.
Avant la clôture de l’opération dont le délai réglementaire est de huit jours, l’on apprend que plus de 4500 recours ont été déposés. Selon certaines indiscrétions, des centaines de réclamants ne mettant pas en cause les attributaires ont été reçus par le chef de la daira et le P/APC de Sétif contraints d’assumer le lourd passif de leurs prédécesseurs laissant derrière eux de véritables bombes à retardement.
Notamment au volet des «restes» de logements sociaux promotionnels (LSP) faisant délier certaines langues, parlant en connaissance de cause et preuves à l’appui.
D’après notre source préférant communiquer sous le sceau de l’anonymat d’autant plus qu’il est difficile en ces moments d’obtenir la moindre information de la cellule de presse de la wilaya de Sétif ne fonctionnant qu’avec les communiqués, l’opération des 1000 logements sera prochainement suivie par une grande action d’éradication de l’habitat précaire, essentiellement la plaie de Chouf Lekdad où les marchands du «sommeil» cédant une parcelle d’un gourbi contre plus de 40 millions de centimes, se sont enrichis. «Pour des raisons évidentes, on ne peut divulguer la date d’éradication de Chouf lekdad.
Aucune violation des lieux ne sera désormais tolérée», nous confie notre contact. Ne pouvant digérer et admettre l’«oubli» de la commission d’attribution, Ahmed Mahboub, attendant depuis plus de 25 ans un utopique logement social ne baisse pas les bras, revient à la charge. «Je suis à deux pas de la dépression. Sollicitée, la réponse (19 novembre 2019 n°927) de la déléguée du médiateur de la République me redonne espoir.
Hélas, les conclusions de la commission de daïra connaissant pourtant ma dramatique situation m’assènent le coup de grâce. Les mots me trahissent, je n’arrive pas expliquer une telle décision que je considère comme de la hogra», dira Ahmed étreint par l’émotion.
Ne pouvant empêcher les larmes à inonder son visage portant mille et une cicatrices, Ahmed-lenfant du centre-ville où il se cache dans une bâtisse menaçant ruine, trouve la force pour reprendre. «Sans gite, il m’est impossible à 62 ans de fonder un foyer. Répondant à tous les critères, mon dossier est pour la énième fois déclassé.
En plus de mon ancienneté, je détiens probablement le record d’Algérie des recours déposés. Monsieur le wali, je ne demande pas la lune, mais un petit logement décent où je pourrais vivre et retrouver ma dignité de citoyen», précise Ahmed qui s’est rapproché une nouvelle fois de notre bureau.
Après le énième recours, notre interlocuteur n’a pas omis d’adresser le 17 mai courant un autre cri de détresse au wali de Sétif et au représentant local du médiateur de la République.
Le SOS de cet enfant de moudjahid sera-t-il entendu ? Le jeune célibataire de 62 ans fêtera-t-il le 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, chez lui? À suivre.