L’inflation en Argentine a atteint 211,4% en 2023, a indiqué jeudi l’Institut de statistiques officiels en publiant l’indice de décembre, à 25,5%, le premier sous le gouvernement du nouveau président ultralibéral Javier Milei, entré en fonction le mois dernier avec la mise en place de mesures économiques drastiques.
Une inflation élevée, autour de 30%, était attendue pour décembre, sous le double effet de la fin de l’encadrement des prix - que tentait de maintenir tant bien que mal le gouvernement précédent - et de la «digestion», c’est-à-dire la répercussion sur les étiquettes, de la dévaluation de plus de 50% du peso actée le 12 décembre, deux jours après l’investiture de Milei.
«La principale poulie de transmission du processus inflationniste est le taux de change», a expliqué à l’AFP l’économiste Hernan Letcher. M. Milei a tenté de tempérer les craintes avant la parution de ces chiffres, estimant ces derniers jours qu’une inflation à 30% pour décembre serait «certes un chiffre effrayant, mais un succès phénoménal», car selon lui le pays «se dirigeait vers 45%».
Assurant que ses ajustements budgétaires jouissent de niveaux d’approbation «jamais vus, d’un fort consensus de la part de la population», après son élection en novembre avec 55% des voix, Javier Milei a rappelé dans son style impertinent : «On avait annoncé un ajustement, pas du pain et des jeux.»
A sa prise de fonction le 10 décembre, il avait assuré qu’il n’y a «pas d’alternative à un choc» d’austérité budgétaire, et que la situation allait «empirer dans un premier temps» avant que les efforts ne portent leurs fruits. Il estime que l’inflation pourrait être maîtrisée d’ici «12 à 24 mois».