Malgré les grèves qui ont touché ses usines aux Etats-Unis, le groupe italo-franco-américain Stellantis a confirmé, avant-hier, ses objectifs pour l’année 2023, fort d’un chiffre d’affaires en hausse de 7% au troisième trimestre, à 45,1 milliards d’euros.
Ce chiffre d’affaires, qui «reflète principalement l’amélioration des volumes et des prix stables», est supérieur au consensus des analystes interrogés par Bloomberg qui tablaient sur 45,6 milliards de dollars (43,3 milliards d’euros) entre juillet et septembre. Les ventes en volumes en Amérique du Nord, principal marché de Stellantis où le groupe réalise près de la moitié de son chiffre d’affaires, ont augmenté de 7%, principalement «tirées par Chrysler». Le chiffre d’affaires a, lui, augmenté très légèrement de 2%.
Cette hausse a été limitée par la grève entamée le 15 septembre à l’appel du syndicat United Auto Workers (UAW) pour revendiquer de meilleures conditions salariales : le mouvement a mobilisé aux Etats-Unis près de 45.000 employés de trois gros constructeurs (Ford, General Motors et Stellantis). Le groupe né en 2021 de la fusion de PSA et Fiat-Chrysler a conclu, samedi dernier, un accord de principe avec l’UAW qui prévoit une augmentation de 25% des salaires de base d’ici à 2028, mais les 44 jours de grève ont affecté les ventes, surtout au mois d’octobre.
«Les arrêts de travail ont eu un impact négatif sur les recettes nettes d’environ 3 milliards d’euros par rapport à la production prévue, jusqu’en octobre», est-il estimé dans le communiqué du groupe franco-italo-américain. Cela n’empêche cependant pas le constructeur, qui détient les marques Peugeot, Citroën, Fiat, Opel, Dodge, Jeep, Lancia, Maserati, Alfa Romeo, Chrysler, de confirmer ses objectifs pour 2023 : il prévoit toujours une marge opérationnelle ajustée à deux chiffres et des flux de trésorerie disponible issus de l’activité industrielle «positifs».
Concernant sa transition verte, Stellantis s’est vanté d’avoir vu ses «ventes mondiales de véhicules à batterie électrique (BEV) augmenter de 37% par rapport au troisième trimestre 2022, principalement grâce à la Jeep Avenger», selon le communiqué du groupe. Un enjeu stratégique pour que Stellantis atteigne les objectifs qu’il s’est fixé, à savoir que les BEV constituent 100% des ventes de voitures particulières en Europe et 50% des ventes de voitures particulières et pick-up aux Etats-Unis d’ici 2030.
Par ailleurs, le constructeur franco-italo-américain «prévoit d’achever le programme de rachat d’actions 2023 de 1,5 milliard d’euros au cours du quatrième trimestre 2023», après avoir racheté pour 1,2 milliard d’euros sur les neufs premiers mois.