Après les émeutes de juin 2023 : Marches contre le racisme et pour plus de justice sociale

21/09/2023 mis à jour: 03:05
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Des marches interviennent contre le racisme systémique, les violences policières et les inégalités sociales - Photo : D. R.

150 associations, syndicats et partis de gauche et d’extrême-gauche appellent à manifester samedi 23 septembre, «contre les violences policières, le racisme systémique et pour les libertés publiques». 103 marches sont prévues dans toute la France.

Le meurtre de Nahel, tué par un policier le 27 juin 2023, à Nanterre, est déjà loin mais ses causes et ses effets sont ressentis jusqu’à ce jour. Les émeutes qui ont eu lieu en France ont entraîné un coût exorbitant de casse matérielle, sans compter les blessés, les personnes incarcérées pour leur implication dans des actes violents, ou encore les ravages sociétaux et politiques engendrés.

En effet, plusieurs mouvements n’oublient pas et souhaitent mettre en lumière les conditions sociales qui nourrissent la violence. Dans un appel à manifester, samedi 23 septembre, un collectif revendique que doivent cesser «le racisme systémique, les violences policières et les inégalités sociales».

Il pointe du doigt «une politique néolibérale imposée par des méthodes autoritaires, des lois sécuritaires et une doctrine du maintien de l’ordre décriée jusque dans les plus grandes instances internationales. Une politique régressive qui fait le lit de l’extrême-droite et piétine toujours plus nos libertés publiques, notre modèle social, notre avenir face à l’effondrement écologique.

En première ligne des victimes de ces choix politiques, les habitants, notamment les jeunes des quartiers populaires et des territoires ultramarins qui subissent de plein fouet l’aggravation de toutes les inégalités sociales dans un contexte économique d’inflation, de hausse des loyers, des prix de l’énergie et de politiques d’urbanisme brutales».

De plus, estiment les signataires, «les populations racisées et/ou issues des classes sociales défavorisées, des quartiers populaires, des zones rurales et périurbaines appauvries, des territoires ultramarins sont victimes de violences institutionnelles et systémiques, notamment policières».

Outre la remise en cause du fonctionnement de la police, les manifestants souhaitent «la création d’un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse au sein de l’autorité administrative présidée par le Défenseur des droits et le renforcement des moyens de lutte contre le racisme, y compris dans la police», et ils estiment nécessaire «un plan d’investissement public ambitieux dans les quartiers populaires et sur l’ensemble du territoire pour rétablir les services publics, le financement des associations et des centres sociaux».

Ces marches interviennent en France alors qu’il y a bientôt quarante ans, s’était déroulée la marche ‘‘des beurs’’. C’était en octobre 1983. Des jeunes issus de l’immigration entamaient une grande marche vers Paris, «pour l’égalité et contre le racisme».

A l’arrivée dans la capitale française, ils se retrouvèrent à l’arrivée près de 100 000 à la Bastille et une délégation fut reçue par le président François Mitterrand. Une occasion de réfléchir à ce qu’il est advenu, quatre décennies plus tard, de cet espoir lorsque des jeunes Maghrébins surgirent dans l’espace public faisant évoluer le regard porté sur eux. 

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