Après l’attaque du groupe Boko Haram au Tchad : N’Djamena appelle au soutien de la communauté internationale

30/10/2024 mis à jour: 23:38
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Le président Mahamat Idriss Déby accompagné de ses officiers

Le gouvernement tchadien a appelé hier la communauté internationale à intensifier son soutien dans la lutte antiterroriste au Sahel, au lendemain d’une attaque du groupe Boko Haram qui a tué une quarantaine de soldats dans la région du lac Tchad (ouest), rapporte l’AFP. 


Cet assaut mené, dans la nuit de dimanche à lundi, contre une base militaire située sur l’île de Barkaram «a coûté la vie à une quarantaine de vaillants soldats tchadiens», selon le dernier communiqué officiel, publié hier par le porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah. L’attaque a également fait une vingtaine de blessés, selon des sources militaires. «Le gouvernement appelle la communauté internationale à intensifier son soutien et à renforcer l’aide dans la lutte contre le terrorisme en particulier dans la région du Sahel et du bassin du lac Tchad», affirme le communiqué officiel. «Une action collective et déterminée est indispensable pour éradiquer ce mal qui menace la stabilité et le développement de toute la région», poursuit le texte. 


Le président Mahamat Idriss Déby Itno a donné lundi le coup d’envoi d’une contre-offensive et «les forces de sécurité sont actuellement en pleine poursuite des assaillants», selon le communiqué. 

De son côté, la plateforme d’opposition du GCAP, qui regroupe quinze partis les plus virulents vis-à-vis du régime, a exigé des clarifications sur les circonstances de cette attaque en s’interrogeant sur une possible «faille sécuritaire». «Etant donné que la zone est déclarée zone militaire, vu l’état de belligérance avancée, nos soldats ne sont pas en mission tactique pour tomber dans une embuscade. S’ils sont effectivement en opération militaire avec autant de victimes, une clarification approfondie est attendue», a posté, sur sa page  Facebook, Max Kemkoye, le porte-parole de GCAP. 

L’ambassade de France au Tchad a assuré hier dans une publication sur Facebook que «la France se tient aux côté du Tchad dans la lutte contre le terrorisme», en adressant ses condoléances aux autorités et aux familles des soldats. 


Attaques fréquentes

Le Tchad, Etat pauvre et enclavé de 18 millions d’habitants, est le dernier pays du Sahel à héberger des soldats français. Mais entre Centrafrique, Soudan, Libye et Niger, il est entouré par des pays accueillant, à divers titres, des forces paramilitaires russes. Le président Deby s’est rapproché de Moscou ces derniers mois, mais les échanges entre les deux pays sur un possible renforcement de leur coopération économique et militaire ne se sont pas encore concrétisés.


Les soldats tchadiens sont fréquemment ciblés par les attaques de Boko Haram dans la région du lac Tchad, vaste étendue d’eau et de marécages parsemée d’îlots qui abrite les combattants du groupe djihadiste ou de sa branche dissidente, l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap, selon l’acronyme en anglais).  L’insurrection de Boko Haram est apparue en 2009 au Nigeria, où elle a fait depuis quelque 40 000 morts et plus de deux millions de déplacés, avant de se propager dans les pays frontaliers. 


En mars 2020, le groupe a mené une offensive sanglante sur une autre base militaire de la région du lac Tchad, faisant une centaine morts, les plus lourdes pertes jamais enregistrées par l’armée tchadienne. En réponse, le pouvoir a déclenché «la colère de Bohom» une vaste opération menée par le chef de l’Etat, le maréchal Idriss Deby Itno, père de l’actuel président.


En juin 2024, l’Office international pour les migrations (OIM) enregistrait plus de 220 000 déplacés dans la  province tchadienne du lac Tchad en raison des attaques des groupes armés.

 

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