Après avoir révoqué la ratification du TICEN : La Russie teste avec succès un missile balistique intercontinental

06/11/2023 mis à jour: 06:35
AFP
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La Russie a annoncé, hier, avoir testé avec succès un missile balistique intercontinental capable de porter des ogives nucléaires, depuis un sous-marin nucléaire de 4e génération, rapporte l’AFP, citant la Défense russe.


Le lancement du missile Boulava, le premier depuis environ un an, intervient peu après la révocation par la Russie de sa ratification du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN). 

«Le nouveau sous-marin nucléaire stratégique Empereur Alexandre III a effectué avec succès le tir du missile balistique intercontinental Boulava» depuis la mer Blanche, a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
Le missile a frappé «à l’heure prévue» sa cible située sur un terrain d’essai sur la péninsule de Kamtchatka, dans l’Extrême-Orient russe, a-t-il précisé.

D’une portée de 8000 kilomètres et de 12 mètres de long, le Boulava (SS-NX-30 dans la classification de l’Otan) peut être doté de dix ogives nucléaires. Le sous-marin Empereur Alexandre III, de la classe Boreï, est équipé de 16 missiles Boulava, selon l’armée russe.
 

Depuis le début du conflit en Ukraine, en février 2022, le président russe Vladimir Poutine a soufflé le chaud et le froid quant au recours à l’arme nucléaire, déployant, à l’été 2023, des armes nucléaires tactiques au Bélarus, le plus proche allié de Moscou.

Jeudi, V. Poutine a promulgué une loi révoquant la ratification par la Russie du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, sur fond de conflit en Ukraine et de crise avec les Occidentaux. Ouvert à la signature en 1996 et ratifié par la Russie en 2000, ce traité n’est cependant jamais entré en vigueur car il n’a été, jusqu’à présent, ratifié que par un trop faible nombre d’Etats, parmi les 44 pays qui détenaient des installations nucléaires au moment de sa rédaction. Les Etats-Unis ne l’ont pas ratifié. 

La Russie compte, toutefois, «continuer à respecter le moratoire sur les essais nucléaires», malgré cette révocation, a assuré, vendredi, le ministère russe des Affaires étrangères.
 

En avril dernier, la Russie a procédé au lancement d’essai d’un missile balistique intercontinental «avancé». L’opération intervient quelques semaines après avoir annoncé la suspension de sa participation au traité de désarmement nucléaire qui la lie aux Etats-Unis. Une unité «de combat a lancé avec succès un missile balistique intercontinental (ICBM)» depuis le site d’essai Kapustin Yar, a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué. «L’ogive d’entraînement du missile a touché une cible fictive sur le terrain d’entraînement de Sary Shagan (République du Kazakhstan)», a ajouté le communiqué, sans préciser le type d’ICBM utilisé. Le ministère a néanmoins précisé que l’exercice a pour but «de tester des équipements avancés de combat». «Ce lancement a permis de confirmer l’exactitude de la conception des circuits et des solutions techniques utilisées dans le développement de nouveaux systèmes de missiles stratégiques», selon la même source.
 

De son côté, le 27 octobre, le département américain de la Défense a annoncé  le développement d’une nouvelle bombe nucléaire à gravité, la B61-13, variante modernisée des traditionnelles B61. Cette décision est néanmoins tributaire de «l’autorisation et de l’approbation du Congrès», le Parlement américain, a affirmé le communiqué du département de Défense qui ajoute que «la production de la B61-13 n’augmentera pas le nombre total d’armes dans notre stock nucléaire». 

Les nouvelles B61-13 remplaceraient officiellement certaines B61-7 qui figurent dans l’arsenal nucléaire tactique américain, lequel comprend à ce jour environ 200 bombes B61, dont une centaine déployée en Europe. Le développement de cette nouvelle arme nucléaire tactique «reflète un environnement de sécurité changeant et des menaces croissantes émanant d’adversaires potentiels», a affirmé le secrétaire adjoint à la Défense, John Plumb, qui observe que «les États-Unis ont la responsabilité de continuer à déployer les capacités dont nous avons besoin pour dissuader de manière crédible et, si nécessaire, répondre aux attaques stratégiques, et rassurer nos alliés».

Début septembre, les États-Unis ont déclaré avoir testé avec succès un missile balistique intercontinental (ICBM) non armé. «Ce test de lancement fait partie des tests de routine et des opérations périodiques destinés à démontrer que les moyens de dissuasion nucléaire des États-Unis sont sûrs, sécurisés, fiables et efficaces», a déclaré le commandement de l’armée de l’air dans un communiqué. 

Le Minuteman III, en service depuis 50 ans, est actuellement le seul missile tiré du sol de l’arsenal nucléaire des États-Unis, qui comporte également les missiles Trident, lancés depuis la mer et déployés à bord des sous-marins américains, ainsi que des bombes nucléaires transportables par les bombardiers stratégiques.
 

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