Le Programme d’appui au secteur de la justice en Algérie (Pasja) a organisé, à l’adresse des chefs de juridiction de la wilaya de Ghardaïa, une session de formation dédiée à l’appropriation du manuel pratique d’une gestion modernisée des juridictions par la performance.
Un événement inauguré hier et qui durera deux jours. En dehors de la wilaya d’Alger, des présidents de tribunaux, des procureurs de la République y ont pris part pour la première fois, mais aussi des secrétaires généraux et des greffiers en chef des juridictions de la wilaya de Ghardaïa.
Entamées depuis 2018 à la demande du ministère de la Justice, ces formations sur la modernisation de la gestion et du suivi d’activité des juridictions ont pour objectif «d’aider les juridictions algériennes à passer d’une logique de moyens à une approche par les résultats et la performance», selon un communiqué de presse envoyée par la chargée de la communication de cet événement.
Cinq ateliers ont eu lieu entre 2018 et 2019 à Alger. Interrompus à cause de la Covid-19, il a été décidé de «monter un groupe de travail pour l’élaboration d’un guide pratique sur la gestion des juridictions par la performance».
Ce manuel constitue le socle d’une nouvelle salve de cinq formations mises en place pour 2022. Pour la première fois l’une de ces formations s’est tenue hors d’Alger.
Deux experts-magistrats honoraires français de haut niveau sont présents afin de former les participants à une «rationalisation des méthodes de travail, une meilleure gestion des ressources humaines et un développement de la collaboration et de la communication avec le justiciable, par des outils modernes de pilotage des cours et tribunaux», est-il mis en exergue dans le document.
Ces journées vont certainement contribuer à se familiariser avec des outils et pratiques européennes ayant démontré leur valeur ajoutée, à l’exemple des tableaux de suivi avec des ratios d’efficience et des indicateurs de performance et de qualité ; des rapports de performance établis par les chefs de juridiction, ou bien encore du comité de gestion pratiqué dans les cours et tribunaux français.
Ce comité rassemble à échéance régulière les deux chefs de juridiction et le directeur de greffe de chaque juridiction, afin d’évoquer ensemble les sujets liés à la vie quotidienne d’un tribunal ou d’une cour (immobilier, budget, répartition des moyens humains et matériels…).
Le Pasja ambitionne de développer la culture de la performance dans les tribunaux, de clarifier les prérogatives des responsables d’une juridiction et de renforcer ainsi le dialogue et la communication au sein des juridictions. In fine, ces évolutions permettront de renforcer la transparence et la qualité de la justice et d’améliorer le service public rendu aux justiciables. K. B.