Le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, s'est dit hier favorable à une mutualisation dans l'approvisionnement énergétique au sein de l'Union européenne. «On en a parlé pour les vaccins, j'en ai parlé pour les semi-conducteurs, on en parle désormais pour l'énergie... On ne peut réagir qu'au niveau continental et en solidarité, donc oui, il faudra des politiques de mutualisation et d'achats en commun» des énergies, a-t-il dit sur les radios françaises France Inter et Franceinfo, et le quotidien Le Monde. «J'en suis personnellement convaincu, de même que j'en étais convaincu quand on m'a confié la responsabilité des vaccins (anti-Covid, ndlr). Je me souviens qu'au début beaucoup de pays, dont l'Allemagne, n'étaient pas favorables aux achats en commun. On l'a fait ! Et pour faire face aux conséquences de la pandémie, beaucoup de pays n'étaient pas favorables à la mutualisation des dettes, dont l'Allemagne. On l'a fait !» a-t-il souligné.
Pour l'énergie, «je vois qu'aujourd'hui un certain nombre de pays ne sont pas favorables encore, dont l'Allemagne. Je suis convaincu qu'on le fera. Je comprends les raisons, mon rôle est de trouver des solutions solidaires pour pouvoir faire face», a-t-il encore dit. Pour lui, «on est en train de bâtir une nouvelle solidarité européenne dans cette guerre de l'énergie». Concernant le relèvement des sanctions européennes contre la Russie, il plaide «pour continuer à les accroître mais de façon un peu discriminante, en préservant nos intérêts. Je parle en particulier de deux pays, la Hongrie et la Slovaquie, qui dépendent à 100% (de la Russie pour leur pétrole, ndlr). Si on décide de ne plus avoir d'importations russes, c'est normal que nous apportions solidairement des solutions», a-t-il souligné, sans les détailler. Bruxelles a soumis aux 27 un arrêt des importations de pétrole brut russe dans les six mois, une proposition rejetée par la Hongrie, qui juge insuffisante la dérogation qui lui a été proposée.