La Chine est devenue, en 2020, le premier partenaire commercial des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont l'Arabie Saoudite, le Qatar et les Emirats arabes unis, avec des échanges dominés par les énergies fossiles.
Le Qatar a conclu un accord d'approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL) avec la China National Petroleum Corporation (CNPC) sur 27 ans, le deuxième contrat de longue durée avec Pékin en moins d'un an, a annoncé hier le ministre qatari de l'Energie.
L'un des principaux producteurs de GNL au monde, avec les Etats-Unis et l'Australie, le richissime émirat du Golfe a déjà la Chine, le Japon et la Corée du Sud parmi ses principaux clients, mais espère aussi sceller des contrats avec les pays européens, ces derniers se refusant eux à signer des accords de longue durée.
«Dans le cadre de cet accord, le Qatar fournira quatre millions de GNL par an à la Chine sur 27 ans», a déclaré hier le ministre Saad Sherida Al-Kaabi, par ailleurs PDG de QatarEnergy, l'entreprise d'Etat. «Il s'agit du deuxième accord d'approvisionnement avec la Chine», a-t-il souligné lors d'une conférence de presse à Doha.
Saad Sherida Al-Kaabi a par ailleurs annoncé que China National Petroleum allait «rejoindre la famille» du gaz qatari en participant au North Field East (NFE), projet d'extension du champ offshore North Field, le plus grand gisement de gaz naturel au monde que le Qatar partage avec l'Iran. QatarEnergy va ainsi transférer à CNPC une participation de 5% au NFE, l'équivalent d'un train de liquéfaction d'une capacité de 8 millions de tonnes par an, a-t-il précisé.
En novembre 2022, QatarEnergy et Sionopec, autre société publique chinoise, avaient signé un contrat d'approvisionnement identique de quatre millions de tonnes annuels sur 27 ans, présenté à l'époque comme le plus long jamais conclu dans l'industrie. En avril, ce géant pétrolier chinois était également devenu le premier actionnaire asiatique dans le projet du NFE.
«Excellentes relations»
NFE, estimé à 28,75 milliards de dollars, vise à permettre au pays du Golfe d'augmenter sa production annuelle de GNL de 77 millions de tonnes par an à 126 millions d'ici 2027. Lors de la cérémonie de signature à Doha, Saad Sherida Al-Kaabi a salué «les excellentes relations entre la Chine et le Qatar». La Chine est déjà le premier client du gaz naturel liquéfié (GNL) du Qatar et l'un des plus grands importateurs au monde de cette énergie.
Des contrats visant à approvisionner «plusieurs» pays européens seront signés «après l'été», a récemment assuré le Qatar, nombre d'entre eux rechignant pourtant à signer des accords de longue durée, malgré leur quête effrénée d'alternatives au gaz russe depuis l'invasion de l'Ukraine.
En pleine offensive de charme commerciale, Saad Sherida Al-Kaabi avait averti en mai que «le pire» était à venir pour les pénuries de pétrole et de gaz en Europe, affirmant qu'un hiver chaud avait permis d'éviter des difficultés plus importantes au cours des derniers mois.
En novembre, le Qatar avait toutefois annoncé un premier accord permettant de fournir du GNL à l'Allemagne pendant 15 ans. La Chine est devenue en 2020 le premier partenaire commercial des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont l'Arabie Saoudite, le Qatar et les Emirats arabes unis, avec des échanges dominés par les énergies fossiles.