La nouvelle de la disparition tragique du chef du bureau politique du Hamas, Yahia Sinwar, a été diversement accueillie. Côté palestinien, elle est venue renforcer le sentiment que le sort s’acharne sur «Mihwar Al Moqawama», l’Axe de la résistance, après les pertes successives de Ismaïl Haniyeh, Hassan Nasrallah et d’autres dirigeants moins en vue et néanmoins importants, comme Fouad Chokr ou Abbas Nilforoushan.
Malgré leur profonde affliction, les dirigeants du Hamas et du Hezbollah, de même que les Houthis, au Yémen, ont tous fait le serment de poursuivre sur la voie tracée par Abou Ibrahim «jusqu’à la libération de la Palestine». L’Iran a indiqué, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, que Yahya Sinwar «est une source d’inspiration pour les combattants de la résistance de la région». Et d’ajouter : «La cause de la libération de la Palestine de l’occupation (sioniste) est désormais plus vivante que jamais.» Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a souligné de son côté que «la résistance palestinienne ne s’arrêtera pas» avec l'assassinat de Sinwar.
Du point de vue israélien, on s’est bien sûr réjoui de cette nouvelle, en insistant sur la nécessité de maintenir les hostilités sur tous les fronts. «Yahya Sinwar est mort. Ceci ne veut pas dire la fin de la guerre à Ghaza, mais le début de la fin», a déclaré Netanyahu dans une vidéo en anglais. Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Herzi Halevi, dira pour sa part que la mission ne sera pas accomplie «avant la capture de tous les auteurs du 7 Octobre et le retour de tous les otages».
Du côté des pays occidentaux, plusieurs capitales, à commencer par Washington, se sont félicitées de l’élimination du leader palestinien. «C’est une bonne journée pour Israël, les Etats-Unis et le monde», déclare Biden à chaud. En visite à Berlin, le président américain a ensuite appelé à reprendre le chemin des négociations pour parvenir à un cessez-le-feu, estimant que la mort de Sinwar ouvre «un chemin vers la paix».
Son hôte, le chancelier allemand Olaf Scholz, abonde dans le même sens, en émettant le souhait qu’à la faveur de cette nouvelle donne «s’ouvre la perspective d’un cessez-le-feu à Ghaza et d’un accord sur la libération des otages». Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a une position sensiblement similaire, estimant que la disparition tragique de Sinwar «est une opportunité pour avancer vers le cessez-le-feu que nous appelons de nos voeux depuis longtemps».
Le président français, Emmanuel Macron, a plaidé lui aussi pour le rétablissement de la paix à Ghaza.«Aujourd’hui (déclaration faite jeudi, ndlr) est marqué par la mort de Yahya Sinwar. Ce jour est un tournant, en même temps qu’un succès militaire pour Israël. Cette occasion doit être saisie pour que tous les otages puissent être libérés et pour que la guerre soit enfin arrêtée. Il faut mettre fin aux opérations militaires et, désormais, après ce résultat, accepter le cessez-le-feu à Ghaza», a-t-il insisté.
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