C’est «un secret bien gardé» qu’ont mis à jour des scientifiques néo-zélandais, rapporte le journal britannique s, le lundi 6 juin. Des chercheurs ont découvert un écosystème niché à 500 m sous la glace, à des centaines de kilomètres du bord de la barrière de Ross, la plus grande barrière de glace l’Antarctique.
Alors qu’ils procédaient à des forages dans le but d’étudier le rôle qu’un estuaire pouvait jouer dans la fonte des glaces, des scientifiques du National Institute of Water and Atmospherics et de l’Institute of Geological and Nuclear Sciences ont vu «leur caméra être envahie par des amphipodes, de petites créatures de la même lignée que les homards, les crabes et les mites».
Une cathédrale de glace
Les créatures qui mesurent environ 5 mm ont été découvertes «dans une caverne en forme de cathédrale haute de plusieurs centaines de mètres» sous l’Antarctique. Un monde où vivent «des essaims de petites créatures ressemblant à des crevettes». L’antarctique abrite un gigantesque réseau souterrain de lacs et de rivières sub-glaciaires.
Ces vastes étendues d’eau présentes en nombre sous la calotte de glace antarctique sont traversées par de légers courants qui permettraient à la vie de se développer. Un écosystème unique qui n’a pour l’instant jamais été étudié, car ces poches sont isolées sous terre depuis des millions d’années.
«Réussir à observer et échantillonner cette rivière, c’est comme être le premier à entrer dans un monde caché», explique Huw Horgan, géophysicien et glaciologue à l’université Te Herenga Waka Victoria de Wellington.
Des instruments laissés sur place «devraient fournir des éléments d’observation pour les années à venir», précise le chercheur. «Nous suivrons le débit, la température et la pression de l’eau toutes les deux minutes ce qui nous permettra de nous faire une idée précise du comportement du fleuve et son interaction avec l’océan et la calotte glaciaire», a-t-il conclu.
Plus de 400 lacs découverts sous l’Antarctique
On dénombre à l’heure actuelle pas moins de 400 lacs, rivières et grottes découverts sous la calotte glaciaire de l’Antarctique. Avant cette découverte, la question se posait de savoir si ce réseau souterrain pouvait abriter des formes de vie.
En février 2021, une étude publiée dans la revue Sciences Advances suggérait ainsi que les lacs souterrains du pôle Sud pourraient être plus hospitaliers qu’on ne le pensait, ce qui leur permettrait d’accueillir davantage de vie microbienne ou animale.