Annaba : Démantèlement d’un dangereux réseau de faussaires

09/10/2024 mis à jour: 00:31
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Photo : D. R.

Un coup de filet spectaculaire a été réalisé à Annaba, où des criminels particulièrement actifs dans la falsification et l’usage de faux documents nationaux et internationaux ont été démantelés par les éléments de la section de recherches du groupement de la Gendarmerie de Annaba.

Ce groupe, composé de sept présumés faussaires dont des retraités de la daïra et la commune de Annaba, a été présenté, hier, devant la justice pour répondre de leurs actes criminels. Selon les premières informations, ils utilisaient des moyens sophistiqués pour reproduire des documents officiels en Algérie et en Europe.

Ce réseau utilisait plus de 80 faux cachets, saisis lors des perquisitions, parmi lesquels figuraient des symboles de grandes institutions nationales et internationales telles que le Consulat général d’Algérie à Marseille, le ministère des Affaires étrangères, la police aux frontières algéro-tunisiennes d'Oum Tboul ainsi que des services locaux et régionaux. Les sceaux saisis chez les deux faussaires impliqués dans ces réseaux comprenaient des imitations d’organismes d’une importance capitale.

Parmi les cachets retrouvés, on compte aussi ceux du Centre des impôts (CPI) de Annaba, de la Banque BNA – agence 810, de 2 notaires ainsi que de plusieurs daïras et des communes environnantes. Plus alarmant encore, les faussaires avaient réussi à reproduire des cachets de hauts cadres de l’Etat à la tête des institutions publiques, facilitant ainsi l’écoulement de faux documents d’une redoutable efficacité administrative. La falsification concernait aussi bien des actes de naissance, de décès, des certificats de résidence que des autorisations administratives diverses.

En outre, le groupe reproduisait des timbres fiscaux de 500 DA, qu’il écoulait sur le marché parallèle, générant ainsi des bénéfices substantiels. Le cerveau du premier réseau, S.Y., un chauffeur de taxi âgé de 56 ans, était un expert en contrefaçon numérique. Grâce à des logiciels sophistiqués, il parvenait à reproduire à la perfection les documents et signatures de divers organismes, publics et privés, facilitant ainsi l’usurpation d’identité et la falsification de documents officiels.

Les perquisitions menées par les forces de sécurité ont révélé un véritable atelier de contrefaçon chez S.Y., où des imprimantes numériques, des faux cachets, et divers documents ont été saisis. Son réseau bénéficiait d’un large carnet de clients, allant des individus cherchant à régulariser illégalement leur situation jusqu’à ceux impliqués dans des transactions commerciales frauduleuses en France et en Tunisie. Les cachets utilisés par ce réseau couvraient un large spectre d’institutions clés, facilitant ainsi la circulation de faux documents d’une ampleur considérable.

Parmi les plus critiques, on trouve des sceaux de la DRAG (Direction régionale des affaires générales), des wilayas et de daïras. Outre la falsification de cachets officiels, les réseaux avaient mis en place un commerce illicite de timbres fiscaux. Les timbres de 500 DA étaient reproduits à la perfection et écoulés à des prix compétitifs, à raison de 350 DA l’unité, permettant à ces criminels de s’assurer une rentrée d’argent quotidienne considérable. Une somme de près d’un million de dinars et deux véhicules de tourisme ont été saisis dans cette affaire, dont l’enquête promet d’autres révélations plus graves encore.
 

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