Dans le sud de la péninsule ibérique, en Andalousie, trois espèces de rapaces originaires d’Afrique ont été observées ces derniers mois.
Ces dernières s’ajoutent aux espèces indigènes. L’Espagne est depuis longtemps considérée comme une terre propice au développement des populations de vautours : au total, quatre espèces indigènes se partagent le territoire, coincé entre l’Europe du Nord et l’Afrique du Nord.
Il s’agit du vautour fauve (Gyps fulvus), du vautour moine (Aegypius monachus), du percnoptère d’Egypte (Neophron percnopterus) et du gypaète barbu (Gypaetus barbatus). Riche en montagnes, le pays attire naturellement les rapaces. Toutefois la présence de vautours venus de la proche Afrique est plus inhabituelle. Ainsi, rapporte le quotidien espagnol, El Pais, les scientifiques dénombre aujourd’hui trois nouvelles espèces : le vautour de Rüppell (Gyps rueppelli), le vautour africain (Gyps africanus) et le vautour fuligineux (Necrosyrtes monachus). Leur récente migration s’inscrit dans le contexte d’une réduction massive de leur habitat et du changement climatique qui affecte leur mode de vie.
Et ils ne sont pas les seuls oiseaux à avoir migré. Selon El Pais, qui cite un ornithologue, des oiseaux africains comme le bulbul, le naranjero moro ou le flamant nain ont été aperçus près de Malaga, en Andalousie. Cette région espagnole apparaît comme leur principal refuge. Ces espèces profitent des nombreuses traversées de navires dans le détroit de Gibraltar pour arriver sur le Vieux continent sans avoir à parcourir cette distance en volant.
Selon les spécialistes, l’arrivée des vautours d’Afrique occasionnerait des tentatives d’hybridation par les animaux. Notamment chez le vautour de Rüppell, une espèce menacée d’extinction, selon l’UICN.
Déjà apparu dans certaines régions de France, comme dans le Tarn, cet animal cherche des moyens de se reproduire pour éviter de disparaître face au dérèglement climatique et à l’aggravation de ses conditions d’habitat. Selon une étude du Journal of Ornithology de la Fundacion Migres, cette espèce pourrait finalement rejoindre la catégorie des vautours européens.