Des milliers de manifestants ont protesté cette semaine dans la région d’Amhara, au nord de l’Ethiopie, contre la décision du gouvernement fédéral d’intégrer les forces spéciales régionales dans les rangs de la police ou de l’armée nationale, ont rapporté des médias.
Les membres des forces spéciales d’Amhara et des milices alliées de la région ont assuré qu’ils s’opposeraient à cette décision, prise jeudi, par le gouvernement du Premier ministre, Abiy Ahmed, qui a déclaré dans un communiqué que cette décision avait été prise «dans l’intérêt de l’unité nationale de l’Ethiopie».
Un média relevant du gouvernement régional a cité le président de la région Amhara, Yilkal Kefale, qui a déclaré que la décision du gouvernement fédéral avait été mal interprétée car elle était perçue comme exigeant le désarmement des forces spéciales.
La décision de jeudi s’applique à l’ensemble des 11 régions d’Ethiopie et vise simplement à organiser les forces régionales dans le cadre des institutions fédérales de sécurité, a déclaré Yilkal Kefale, cité par le média.
Des témoins oculaires dans la ville de Gondar, théâtre d’une importante manifestation, ont déclaré que des membres des forces spéciales d’Amhara avaient tiré des coups de feu en l’air toute la nuit pour défier la décision du gouvernement, selon des médias.
Des tirs d’artillerie ont été entendus à l’extérieur de la ville de Kobo, sans que l’on sache exactement qui en était responsable, tandis que des manifestations ont eu lieu dans au moins six autres villes de la région, selon la même source.
Les forces spéciales et les milices d’Amhara ont soutenu l’armée fédérale pendant les deux années de guerre dans la région voisine du Tigré. La trêve conclue en novembre dernier a mis fin à ce conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts.