Alors que l’offensive israélienne à Ghaza est entrée dans son 10e mois : Des milliers de nouveaux combattants rejoignent la résistance

09/07/2024 mis à jour: 18:00
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Des combattants des Brigades Al-Qassam dans un tunnel à Ghaza - Photo : D. R.

Abou Obeida, le visage médiatique d’Al Qassam caché par un keffieh, a tenu à préciser, dans un nouveau message vidéo, que les Brigades Al Qassam et les autres factions de la «Moqawama» palestinienne, ne sont soutenues par aucune force extérieure. «Nous combattons toujours à Ghaza sans soutien extérieur, et notre peuple est toujours debout et déterminé, même sans nourriture ni médicaments». D’après lui, le Hamas peut toujours compter sur l’appui de la population de Ghaza, malgré les lourds sacrifices qu’elle a consentis. «Les sondages d’opinion indépendants montrent, après des mois d’agression, comment notre peuple se rallie à sa résistance», insiste Abou Obeida, ce qui expliquerait, d’après lui, les nouvelles recrues qui viennent renforcer les rangs de la guérilla.

Force est de le constater : alors que la guerre que mène l’occupant sioniste contre la population de Ghaza entre désormais dans son dixième mois, Netanyahu et sa machine de guerre impitoyable ne font que s’embourber dans le charnier ghazaoui. En janvier dernier, l’armée israélienne avait pourtant annoncé avoir « achevé le démantèlement de la structure militaire du Hamas » dans le Nord.

La vérité est que la résistance palestinienne est loin d’être anéantie et les forces d’occupation butent contre une résilience et une détermination farouches des différentes factions de la «moqawama» palestinienne.

Dans un nouvel enregistrement vidéo diffusé dimanche et relayé par Al Jazeera, Abou Obeida, le porte-parole militaire des Brigades Azzeddine Al Qassam, la branche armée du Hamas, a affirmé que la résistance palestinienne a les moyens de tenir encore longtemps face à l’armada israélienne «soutenue par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne».

«Les capacités humaines des Brigades Al-Qassam sont très bonnes», a-t-il déclaré en assurant le recrutement de «milliers de nouveaux combattants» pendant le conflit. Il a ajouté que l’aptitude à combattre des membres d’Al-Qassam «est devenue plus forte face aux crimes de l’occupation», promettant que l’axe Netzarim, au centre de la bande de Ghaza, sera «un axe de mort et de terreur, et l’ennemi en sortira vaincu».

«Nous combattons à Ghaza sans soutien extérieur»

Vantant la solidité et la force d’endurance de l’organisation paramilitaire du Hamas, le porte-parole d’Al Qassam annonce : «Nous avons renforcé nos capacités de défense pour faire face à l’occupation partout sur notre territoire.» «Nos 24 brigades, ainsi que toutes les factions de la résistance, ont combattu l’ennemi et l’ont vaincu dans diverses parties de la bande de Ghaza.

L’occupant a reçu – et reçoit encore – douloureusement des coups partout où il se trouve», assène-t-il. Il poursuit : «La bataille de Rafah et ce que font nos moudjahidine à Shoujaîya et ailleurs sont la preuve de la force de notre résistance et de l’échec de l’ennemi. » Et de marteler : «Il n’y a pas de place à Ghaza pour des troufions retranchés dans des maisons comme des voleurs, ni pour des officiers tapis derrière leurs blindés.»

Evoquant la situation des otages israéliens détenus par le Hamas, Abou Obeida a adressé un message à leurs familles : «Le sort de vos enfants est devenu une marionnette entre les mains de Netanyahu qui cherche à remporter une victoire personnelle», a-t-il fustigé. Le visage médiatique d’Al Qassam caché par un keffieh a tenu à préciser que les Brigades Al Qassam et les autres groupes palestiniens ne sont soutenus par aucune force extérieure.

«Nous combattons toujours à Ghaza sans soutien extérieur, et notre peuple est toujours debout et déterminé, même sans nourriture ni médicaments.» D’après lui, le Hamas peut toujours compter sur l’appui de la population de Ghaza, malgré les lourds sacrifices qu’elle a consentis. «Les sondages d’opinion indépendants montrent, après des mois d’agression, comment notre peuple se rallie à sa résistance», insiste Abou Obeida, ce qui expliquerait les nouvelles recrues qui viennent renforcer les rangs de la guérilla.

«L’opération Déluge d’Al-Aqsa n’était pas le début de notre résistance à l’agression de l’occupant mais plutôt une explosion face aux crimes de l’ennemi», clarifie-t-il. Et de souligner : «Le Déluge d’Al Aqsa constitue l’une de ces batailles qui ne peuvent conduire qu’à des transformations majeures.»

Les propositions du Hamas en vue d’une trêve

Cette nouvelle sortie du porte-parole militaire du Hamas intervient alors qu’un nouveau cycle de négociations a été lancé sous l’égide du Qatar, des Etats-Unis et de l’Egypte. Dimanche, un haut responsable du Hamas a indiqué à l’AFP sous le couvert de l’anonymat que le mouvement islamiste a informé les médiateurs de sa vision de la trêve.

Celle-ci se déroulerait sur trois étapes selon les vœux du Hamas. Dans un premier temps, l’armée israélienne doit permettre l’entrée de 400 camions d’aide humanitaire par jour. Simultanément, Hamas exige un «retrait israélien du couloir de Philadelphie et du point de passage de Rafah». Ce même dirigeant a précisé que le Hamas «n’exigeait plus un cessez-le-feu permanent».

C’est une nouvelle position dans la mesure où auparavant, le parti d’Ismaïl Haniyyeh militait pour un cessez-le-feu définitif et un retrait total de l’armée israélienne de l’ensemble de la bande de Ghaza. Malgré ces concessions, Netanyahu continue à se montrer intraitable.

Réagissant à l’offre du Hamas, le bureau du Premier ministre israélien a fait savoir dimanche que «tout accord permettrait à Israël de se battre jusqu’à ce que tous les objectifs de la guerre soient atteints», à savoir la destruction du Hamas et la libération de tous les otages, indique l’AFP. «Les intentions de Netanyahu sont devenues claires. A chaque fois qu’il y a une percée en vue d’un accord, il bloque tout et intensifie l’agression contre notre peuple», a déploré ce haut cadre au sein du Hamas.

Des combats féroces à Ghaza-ville

Sur le terrain, les combats se poursuivent avec férocité, notamment autour de la ville de Ghaza. Ce lundi, des bombardements ont ciblé plusieurs secteurs de la capitale de l’enclave tandis que des chars pénétraient dans les quartiers d’Al Shoujaïya, Al Daraj et Al Touffah, obligeant des milliers d’habitants à fuir.

«Via haut-parleurs, l’armée a appelé les habitants à évacuer les quartiers d’Al Daraj et d’Al Touffah à Ghaza-ville», écrit l’AFP. Al Jazeera rapporte de son côté que «l’armée israélienne a demandé aux habitants et aux déplacés des secteurs de Sabra, Al Rimel, Tell Al Hawa, Al Daraj, dans la ville de Ghaza d’évacuer d’urgence ces quartiers vers Deir El Balah».

Une dépêche de l’agence Wafa alerte : «Ce lundi, à l’aube, les forces d’occupation sont soudainement entrées dans de vastes zones au sud-ouest de la ville de Ghaza, sous un feu nourri, ciblant les routes, les maisons et les bâtiments résidentiels, ce qui a entraîné un exode massif de milliers de citoyens de ces zones vers les quartiers nord-ouest de la ville.»

Ces attaques ont «entraîné la mort et la blessure de dizaines de citoyens dans divers quartiers de la ville de Ghaza», ajoute la même source, précisant que «les équipes de secours n’ont pas pu accéder à ces quartiers pour secourir les blessés et récupérer les corps des martyrs en raison de l’intensité des bombardements».

D’après l’agence d’information palestinienne, au moins quatre morts ont été recensés hier lors des bombardements qui se sont abattus sur le quartier d’Al Shoujaïya. Trois autres morts ont été enregistrés au sud de la ville de Ghaza, ce sont des civils. Ils ont péri ce lundi, à l’aube, fauchés par une frappe aérienne.

L’agence Wafa nous apprend également que les troupes israéliennes ont donné l’assaut hier sur le siège de l’UNRWA à Ghaza après avoir mené une série de raids violents et lancé des grenades lacrymogènes dans le périmètre de l’agence onusienne.

La férocité des combats est telle, que l’armée israélienne a déclaré hier avoir enregistré 23 blessés en 24 heures, dont 17 au cours d’affrontements qui ont eu lieu à l’intérieur de la ville de Ghaza. Le Wall Street Journal a indiqué de son côté en citant des responsables militaires israéliens que «les embuscades du Hamas à Rafah ont coûté la vie à 10 soldats israéliens au moins». 

Le ministère de la Santé dans la bande de Ghaza a précisé pour sa part hier que 40 morts et 75 blessés ont été enregistrés en 24 heures, entre dimanche soir et lundi matin, suite aux dernières frappes israéliennes. Le bilan de la guerre contre Ghaza, selon la même source, s’élève désormais à 38 193 morts et 87 903 blessés. 
 

 

 

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