Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, appelle à la désescalade entre Israël et le Hezbollah, prévenant quant au risque d’une déflagration régionale avec ses répercussions dramatiques notamment sur le Sud-Liban.
Jour après jour, Ghaza est le théâtre de massacres toujours aussi atroces. Hier, au moins 42 Palestiniens ont perdu la vie et des dizaines ont été blessés dans deux attaques perpétrées par les forces d’occupation israéliennes. Ces frappes ont ciblé le camp de réfugiés de Shati, à l’ouest, et le quartier de Tuffah, à l’est de Ghaza. Pendant ce temps, la situation reste préoccupante au S ud-Liban où l’armée israélienne s’apprête à une éventuelle offensive.
Le service de défense civile de Ghaza a rapporté que 19 Palestiniens ont été tués hier dans une frappe aérienne qui a détruit une maison dans le quartier de Tuffah. Plusieurs autres ont été blessés. En parallèle, 24 Palestiniens ont trouvé la mort et de nombreux autres ont été blessés lors de raids aériens sur des maisons dans le camp de réfugiés de Shati.
Les équipes de secours soulignent que la majorité des victimes sont des enfants et des femmes. Mahmoud Bassal, porte-parole de la défense civile à Ghaza, décrit une destruction massive dans le camp de Shati, où les bâtiments ont été réduits en cendres. L’armée d’occupation israélienne a ciblé un quartier où des Palestiniens déplacés du nord du territoire avaient été invités à chercher refuge.
Hier, les secouristes peinaient à retrouver des survivants ou des corps en raison de l’étendue des dégâts dans cette zone densément peuplée.
Les frappes israéliennes ont tué 101 Palestiniens et blessé 169 autres entre vendredi et samedi, a indiqué le ministère de la Santé de Ghaza, ajoutant que de nombreuses personnes sont encore sous les décombres, rendant difficile l’intervention des ambulances et des équipes de secours.
Vendredi, une attaque israélienne près de la base du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans le camp d’Al Mawasi, désigné par Israël comme zone sécurisée, a tué au moins 25 personnes et blessé 50 autres, selon les responsables palestiniens. L’agence Associated Press a rapporté que l’attaque impliquait deux frappes distinctes.
Des témoins, dont les proches ont péri dans l’une des frappes, ont raconté comment les forces israéliennes ont tiré une deuxième salve qui a tué des personnes sorties de leurs tentes après la première explosion. «Nous étions dans notre tente et ils ont frappé avec une ‘bombe sonore’ près des tentes de la Croix-Rouge.
Mon mari est sorti au premier bruit», a déclaré Mona Ashour, dont le mari a été tué dans l’attaque, à AP à l’extérieur de l’hôpital Nasser, à Khan Younès. «Ensuite, ils ont frappé avec la deuxième frappe, plus près de l’entrée de la Croix-Rouge.» Le CICR a condamné l’attaque sur le camp et a rappelé que la localisation de ses bureaux humanitaires, frappés lors de l’attaque, était connue des parties en conflit.
L’organisation a précisé que 22 personnes avaient péri et 45 avaient été blessées. «Tirer si près des structures humanitaires, dont les emplacements sont connus des parties au conflit et clairement marqués de l’emblème de la Croix-Rouge, met en danger la vie des civils et du personnel de la Croix-Rouge», a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Des témoins ont rapporté que des tanks israéliens ont mené une incursion soudaine et inattendue à Al Mawasi, lançant plusieurs obus d’artillerie vers les centres d’évacuation et les tentes de fortune. «Toute la zone d’Al Mawasi est un centre d’évacuation. C’est une bande de terre très étroite où plus de 100 000 Palestiniens ont trouvé refuge. C’est l’endroit où des hôpitaux de campagne ont été établis et où se trouvent des organisations humanitaires», explique-t-on.
L’armée d’occupation israélienne a affirmé qu’il n’y avait «aucune indication» qu’elle soit responsable de l’attaque de vendredi sur le camp, mais a précisé qu’une enquête était en cours. Plus tôt, elle avait indiqué que ses forces menaient des actions «précises, basées sur des renseignements» dans la région de Rafah.
Le Hamas a dénoncé ces attaques comme étant délibérément dirigées contre des civils, qualifiant ces actes de continuation d’un «génocide en cours». Le bilan des victimes depuis le début de la guerre israélienne contre Ghaza s’élève à 37 551 morts et 85 911 blessés depuis le 7 octobre. Le mouvement a averti qu’Israël et ses dirigeants «paieront le prix de leurs violations contre le peuple palestinien».
La situation alimentaire à Ghaza est également catastrophique. Hussam Abou Safiya, directeur de l’hôpital Kamal Adwan, a annoncé que quatre enfants sont morts de malnutrition en une semaine. Il met en garde contre une crise sanitaire majeure, qui touche principalement les enfants mais pourrait également affecter les adultes, en raison du manque de nourriture, d’eau et de médicaments provoqué par les restrictions israéliennes.
Mahmoud Hamad, directeur général de la santé à Ghaza, a signalé à Al Jazeera que la seule station d’oxygène de la province a cessé de fonctionner à cause de l’absence de carburant. Cette situation met en danger des dizaines de vies dans les hôpitaux et pourrait provoquer une catastrophe humanitaire.
Le Liban, «un nouveau Ghaza» ?
Par ailleurs, la situation au Sud-Liban continue de se détériorer. Le secrétaire général de l’ONU a exprimé sa profonde inquiétude face à l’escalade de la violence et de la «rhétorique belliqueuse» entre Israël et le Hezbollah. António Guterres a souligné que le monde ne pouvait pas se permettre que le Liban «devienne un autre Ghaza», mettant en garde contre le risque d’un faux pas qui pourrait déclencher une catastrophe régionale.
Depuis le début de l’offensive israélienne à Ghaza, la situation le long de la ligne bleue, qui sépare les forces israéliennes et libanaises, est devenue extrêmement tendue. Jeudi, Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, a émis une sévère mise en garde à Israël, tandis que l’armée israélienne prépare une éventuelle offensive au Sud-Liban.
António Guterres a insisté sur l’urgence de désescalader le conflit et de revenir à une cessation des hostilités, rappelant la résolution 1701 du Conseil de sécurité de 2006, qui avait instauré un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. «Le monde doit affirmer clairement que la désescalade immédiate est non seulement possible, mais essentielle», a-t-il déclaré, ajoutant qu’« il n’y a pas de solution militaire» et que la protection des civils est primordiale.
Le bilan s’alourdit à 37 551 martyrs
Le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza s’est alourdi à 37 551 martyrs et 85 911 blessés, depuis le 7 octobre dernier, ont indiqué hier les autorités palestiniennes de la santé. Selon la même source, l’armée d’occupation sioniste a commis 3 massacres au cours des dernières 24 heures dans la bande de Ghaza, faisant 101 martyrs et 169 blessés.
Les autorités palestiniennes de la santé ont indiqué qu’un certain nombre de victimes palestiniennes se trouvaient encore sous les décombres et sur les routes, et que les forces de l’occupation empêchaient les ambulances et les équipes de la Protection civile de leur porter secours. Depuis le 7 octobre 2023, l’armée sioniste mène une agression sauvage contre l’enclave palestinienne qui a entraîné des destructions massives d’infrastructures, en plus d’une catastrophe humanitaire sans précédent. R. I.