Berlin et Oslo ont inauguré, hier, le début de la production d’une série de nouveaux sous-marins construits à Kiel, dans le nord de l’Allemagne, par l’industriel allemand ThyssenKrupp Marine Systems et appelé à venir renforcer la protection du flanc nord de l’Otan, rapporte l’AFP.
«La sécurité maritime gagne en importance dans le monde, en particulier en Europe», a déclaré le patron de ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS), Oliver Burkhard, en référence aux menaces engendrées sur le continent par l’intervention russe en Ukraine.
Le programme de ces sous-marins de type 212CD pose «un premier jalon important pour établir les normes les plus modernes de l’Otan dans le domaine sous-marin», a-t-il assuré, à l’occasion de l’inauguration de la production dans la ville portuaire allemande.
Les deux pays ont fait état, en juillet 2021, d’une commande de six sous-marins de ce type, soit quatre pour la marine norvégienne et deux pour son homologue allemande, dans le cadre d’un contrat de quelque 5,5 milliards d’euros, le plus important jamais enregistré par TKMS.
La Norvège doit réceptionner ses exemplaires à partir de 2029, l’Allemagne les siens en 2032 et 2034. Le modèle 212CD (CD pour «Common Design») mesurera environ 73 mètres de long pour 10 mètres de diamètre.
La coopération entre les deux pays porte sur la maintenance, l’entraînement des équipages et l’armement, le système de combat des bâtiments devant être développé en commun, a rappelé le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, lors de la cérémonie.
«Nous avons développé le sous-marin ensemble, nous le construisons ensemble et nous l’opérerons ensemble», a-t-il déclaré. Et «nous restons ouverts à l’intégration d’autres partenaires dans le projet», a ajouté le ministre.
TKMS se présente comme le premier constructeur mondial de sous-marins conventionnels. Selon des informations du journal des affaires Handelsblatt, sa maison mère Thyssen Krupp envisage de céder la majorité de la société à un investisseur financier, une part minoritaire à l’Etat et de conserver elle-même une participation.
Il s’agirait d’une solution provisoire avant une mise en Bourse, croit savoir le journal, précisant que la participation de l’Etat doit permettre de garantir la couverture des contrats en cours.