A Aïn Zana, un projet pour lequel une enveloppe conséquente a été allouée depuis plus d’une année est bloqué par un opposant autoproclamé propriétaire d’une source naturelle.
Au moment où le barrage d’Aïn Dalia, qui assure 60% de la demande en eau de la wilaya de Souk Ahras, peine à contenir 11,6 millions m3 et en pleine saison des grandes chaleurs, des comportements négatifs suscitent moult questions quant au rôle des municipalités, des associations, voire de la population qui en est affectée.
Dans les communes de H’nencha, Aïn Zana, Zouabi, Mechroha et bien d’autres circonscriptions et en pleine crise d’alimentation en eau potable, des piquages illicites réduisent les chances de la Direction des ressources en eau (DRE) de concrétiser ses différents programmes, celui de la saison en cours incluse. «Dans des lieux où cette pratique est courante, l’eau coule le long des vingt-quatre heures au moment même où d’autres localités peinent à recevoir l’eau qui y est rationnée un jour sur trois», a déclaré Bouacha Benouareth, le DRE de la wilaya de Souk Ahras qui préconise des mesures dissuasives et un contrôle permanent des sites où ce phénomène est signalé, notamment à Aïn Zana où ses services ont enregistré 15 agressions sur des conduites d’eau potable.
À H’nencha, où le problème est posé avec la même acuité, la DRE a procédé à l’installation d’une vanne à la source des conduites principales afin de réduire des pertes générées par les branchements illicites. Encore à Ain Zana, un projet d’AEP pour lequel une enveloppe conséquente a été allouée depuis plus d’une année est bloqué par un opposant autoproclamé, propriétaire d’une source naturelle.
Ledit projet avait fait l’objet auparavant d’un autre type d’opposition émanant d’un groupe de gens qui voulaient faire entendre aux pouvoirs publics que l’eau en provenance d’un versant naturel d’une montagne fait partie d’un site archéologique.
C’est dire toute la ténacité d’un groupe d’influence local. Le wali de Souk Ahras a adressé au maire d’Aïn Zana une correspondance officielle pour débloquer la situation et lancer ledit projet dans les délais impartis. «Nos élus doivent être en mesure de prendre des décisions courageuses au moment opportun au lieu de présenter des canevas préétablis de doléances.
Nos associations, nos comités de quartier et nos représentants de la société civile doivent s’impliquer dans telles taches constructives au lieu de se positionner en faveur de leurs intérêts personnels», a assené le premier responsable de la wilaya à ce sujet. L’eau ne tolère ni usure ni concession encore moins quand la wilaya est près de la crise saisonnière.