«Dans votre numéro du 16 avril, votre journal cite mon nom dans l’affaire dite des Panama Papers, sous le titre ‘‘Ouverture du procès des Panama Papers : d’anciens hauts responsables sur la sellette’’. Etant donné que ma réputation est mise en cause dans votre article, je vous demande de bien vouloir publier cette mise au point afin que vos lecteurs soient correctement informés :
L’évocation de mon nom dans cette affaire repose sans doute sur l’article source du journaliste Lyas Hallas, paru dans le quotidien français Le Monde Afrique il y a quelques années.
Cet article me citait parmi les détenteurs de sociétés panaméennes, sous le titre ‘‘Les cachoteries d’Ali Benouari’’. Je précise que ce journaliste ne m’avait pas interrogé avant de publier son papier, contrairement à ce qu’il affirmait. La société panaméenne qu’il me prête n’a jamais existé, et ne pouvait de ce fait porter des actions de la Société Générale Algérie (pour ‘‘servir un but inavoué’’, comme il a cru devoir perfidement ajouter).
Nos autorités monétaires et financières, ainsi que le partenaire français et la SFI, filiale de la Banque mondiale, savaient, au demeurant, tout de l’actionnariat de la SGA, dans lequel la partie privée algérienne était représentée par d’éminents cadres financiers algériens travaillant à l’étranger, et regroupés au sein de FIBA Holding Luxembourg.
C’est ici l’occasion de rappeler que la création de cette première banque étrangère en Algérie a été un énorme succès pour notre pays, à une époque où le terrorisme décourageait tout investisseur et empêchait même les compagnies aériennes étrangères de desservir notre territoire.
L’annonce de la création de la SGA a été immédiatement saluée par la communauté financière internationale et provoqué l’afflux d’autres banques étrangères, contribuant ainsi à desserrer l’étau sur notre pays. Ce succès, nous le devons au patriotisme d’une poignée de cadres algériens expatriés. Pas aux hauts responsables qui ont profité de leurs positions pour blanchir l’argent volé à notre peuple au travers de sociétés offshore à Panama, Dubaï et ailleurs.
Ces prédateurs ne pouvaient, bien entendu, qu’être satisfaits par l’amalgame associant leurs noms à celui de patriotes dont la motivation est de servir leur pays avec de l’argent honnêtement gagné. Je n’avais pas voulu, à l’époque, intenter un procès en diffamation à l’encontre de M. Hallas, pour ne pas donner du retentissement à un tissu de mensonges. Mais je ne peux aujourd’hui accepter qu’on continue à entretenir cet amalgame, de surcroît dans un journal algérien.
Outre ma présente mise au point, il serait intéressant, à mon avis, de questionner le journaliste Lyas Hallas sur les motivations à l’origine de ses mensonges. Cela intéressera certainement vos lecteurs et renforcera votre réputation, tout en donnant une leçon aux apprentis manipulateurs.»