A la faveur de la célébration de la Fête de la musique, le chantre de la musique kabyle Ali Amran et le groupe BB Blues ont enflammé, vendredi soir, la scène de la salle Afrique à Alger.
C’est à l’initiative de l’Institut français d’Algérie que la Fête de la musique, célébrée chaque année, le 21 juin, a fait la part belle à des musiciens exceptionnels de renom.
Une foule nombreuse - constituée de jeunes, de moins jeunes et de famille - s’est agglutinée deux heures avant le concert devant la salle Afrique. Ce concert de trois heures de temps a fait vivre des moments inoubliables chargés d’émotion aux nombreux convives, qui pour la plupart connaissaient par cœur le répertoire de leurs idoles.
C’est dire l’ambiance chaleureuse qui régnait dans la salle. Si la tête d’affiche de la soirée est le musicien Ali Amran, la première partie de la soirée est assurée par le groupe algérien BB Blues. Depuis 2001, le leader du groupe Fawzi Mecellem se plaît à revisiter les œuvres de grands artistes internationaux tels que BB King, Stevie Wonder, ou encore Bob Marley.
Les différentes variations musicales du blues, du rock et de la soul ont été servies à volonté. Avec sa voix prenante et singulière à la fois Fawzi Mecellem propose un voyage musical endiablé et tendre, accompagné par ses musiciens à savoir, Redouane Nahar à la basse, Yacine Haddadà la batterie, Wassim Rahmani à la guitare, Amir Bouzidi à la trompette et Hichem Hmza au saxophone. Le groupe BB Blues a réussi avec brio, comme à son accoutumée, à restituer les mêmes émotions et les mêmes frissons que les bluesmen américains.
A travers les titres Thrill is gone speak de B. B. King, Hallelujah I Love Her So et I’ve Got a Woman de Ray Charles ou encore Superstition de Stevie Wonder, les artistes ont fait découvrir la force du blues dans la langue de Molière. Un bœuf est meme à l’honneur avec le virtuose guitariste Youva Sid sur deux enivrants morceaux You Haven’t Done Nothin’ de Steve Wonder et I’m Tore Down, d’Eric Clapton. Après ce répertoire varié entraînant, le groupe BB Blues cède sa place à l’artiste Ali Amran. Ce dernier fait une entrée en solo remarquable dans la salle. L’émotion se laisse deviner sur son visage.
Des applaudissements et des youyous fusent de partout. Il salue ses convives avec humilité. Il tâte son public avec une pointe d’ironie en disant «Comment ça va ? Je suis fier, dit-il, d’être à Alger pour célébrer la fête de la musique. Quelle joie et quel bonheur de vous retrouver.»
Après cet intermède express, la star du po-rock kabyle enfile sa guitare et commence à gratter des notes musicales connues, exhumées de la célèbre chanson A Ccix ameqqran du regretté cheikh Hasnaoui. Pour rappel, Ali Amran a édité en 2023 un album inédit de 12 reprises du grand maître fondateur de la chanson kabyle moderne Cheikh El Hasnaoui.
Certains mélomanes envahissent le devant de la scène, pour immortaliser ces moments de communion avec leurs portables dans un silence absolu. Accompagnés dans un deuxième temps par ses musiciens, la voix d’Ali Amran prend de la puissance, et ce, au gré des morceaux choisis. Il enchaîne par d’autres beaux titres, à l’image entre autres de Bedd, Dderz n Ifetna, Hurya, Noiret blanc, Anefet –Iyi Kan , Tazzla N Wussan, Tabalizt, Aqlass ou encore de Ssfina.Si au départ, le public s’est retenu pour ne pas danser. Par la suite, il se lance dans des pas de danse joyeux, épousant parfaitement la cadence des refrains musicaux.
L’infatigable guitariste Yuba Sid s’invite une deuxième fois pour partager la scène avec son acolyte Ali Amran. Complices, les deux musiciens, qui ont l’habitude de ce genre d’improvisation, enflamment de plus belle la scène. Ils improvisent et laissent libre cours à la créativité du moment. Ils créent une ambiance harmonieuse et électrique à la fois.
Pour rappel, Ali Amran, qui est installé en Finlande depuis quelques années déjà, s’est produit le 1er juin à l’Olympia de Montréal au Canada.
D’autres dates l’attendent, notamment au festival Timitar en juillet prochain et au Cabaret Sauvage à Paris pour l’automne prochain.