Une délégation de 150 hommes d’affaires algériens doit se rendre, après le mois de Ramadhan, à Kampala pour examiner les opportunités de partenariat et s’entretenir avec leurs homologues ougandais autour des moyens de renforcer les échanges commerciaux.
C’est ce qu’a annoncé, dimanche, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au terme de la deuxième journée de la visite d’Etat qu’effectue le président ougandais Museveni en Algérie. Il a relevé, à ce titre, la nécessité d’activer le Conseil d’affaires algéro-ougandais qui se veut «un cadre permettant aux opérateurs économiques de saisir les opportunités offertes pour insuffler la dynamique souhaitée aux relations économiques et commerciales entre les deux pays».
Dans une déclaration sanctionnant la cérémonie de signature de deux accords et cinq mémorandums d’entente entre les deux pays, le président Tebboune s’est dit satisfait «des résultats fructueux réalisés à l’occasion de la visite d’Etat effectuée par le président Museveni». Il a ajouté que cette visite a également permis de «renforcer les relations de fraternité et de solidarité unissant les deux pays, marquées par une concertation bilatérale régulière». Il a, par ailleurs, mis en avant «le souci de l’Algérie de développer ses relations avec l’Ouganda et sa profondeur africaine, une démarche qu’elle considère comme une orientation stratégique». M. Tebboune a, également, exprimé la disponibilité de l’Algérie à faire profiter l’Ouganda de son expérience dans les domaines de l’énergie, du tourisme, de l’agroalimentaire, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Il n’a pas manqué, à l’occasion, de saluer son homologue ougandais pour les découvertes pétrolières enregistrées dans son pays de par leur apport dans la promotion du partenariat entre les deux pays dans le domaine énergétique.
Le 24 janvier 2023, l’Ouganda a lancé ses premières activités de forage dans les champs pétroliers de Kingfisher, au lac Albert, accédant ainsi au rang de producteur de brut avec un mégaprojet «critiqué par les défenseurs de l’environnement», selon le journal La Croix. Le président Museveni a lancé en janvier le début de la campagne de forage sur le champ de Kingfisher, dans l’ouest de l’Ouganda, qui «devrait produire 40 000 barils de pétrole par jour en 2025», d’après l’autorité ougandaise du pétrole. «Ce champ pétrolier est opéré par la compagnie chinoise CNOOC. Quelque 31 puits seront situés sur le champ de Kingfisher», nous apprend La Croix. L’Algérie, quatrième pays producteur de pétrole en Afrique, dispose d’une grande expérience dans la gestion des ressources énergétiques.
Ancienne colonie britannique dans la seconde moitié du XIXe siècle, ayant recouvré son indépendance en 1962, l’Ouganda pourrait bénéficier de cette expérience et de l’appui technique des entreprises pétrolières algériennes. Au plan de la coopération bilatérale, M. Tebboune a, en outre, mis en avant l’importance que revêt la réunion de la deuxième session de la commission mixte afin «d’enrichir le cadre juridique de coopération», souhaitant que «la réunion soit programmée prochainement».
Et de rappeler que l’Algérie avait initié, dans le cadre de l’intégration continentale, des projets structurants, comme la Route transsaharienne, le Gazoduc (Algérie-Nigeria) et la Dorsale transsaharienne à fibre optique, soulignant que «l’Algérie s’emploie, aux côtés de l’Ouganda et des frères africains, à la réalisation de l’intégration économique dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf)». Le 19 février, l’Algérie a annoncé l’affectation d’un milliard de dollars à des projets de développement dans les pays africains, en marge du sommet de l’Union africaine, dont les travaux se sont déroulés à Addis-Abeba (Ethiopie).