Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu, hier à Alger, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a indiqué la présidence de la République dans un communiqué. L’audience s’est déroulée en présence du directeur de cabinet à la présidence de la République, Ennadir Larbaoui, du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, et de l’ambassadeur d’Algérie à Paris, Saïd Moussi, a ajouté la même source.
Le communiqué de la Présidence ne précise pas l’objet de la visite du ministre français de l’Intérieur ni la date de sa venue. Mais selon plusieurs sources médiatiques, le responsable français est arrivé samedi en Algérie. Son déplacement est en rapport, en partie, avec le dossier des ressortissants algériens en situation irrégulière en France. Une question que les deux parties débattent depuis plusieurs mois.
Il est bon de rappeler que fin septembre 2021, la France avait décidé de réduire de 50% le nombre de visas délivrés pour les ressortissants du Maroc et de l’Algérie et de 33% pour ceux de Tunisie.
Paris reprochait officiellement aux trois pays de refuser de délivrer les laissez-passer consulaires (LPC) nécessaires à l’expulsion de leurs ressortissants visés par une obligation de quitter le territoire (OQTF). Par cette mesure de réduction des visas, le gouvernement français entendait «faire pression» sur Alger, Rabat et Tunis pour qu’ils acceptent d’accueillir leurs ressortissants expulsés de France.
Prise par le président français, Emmanuel Macron, la décision avait été globalement perçue au Maghreb comme un «chantage». Elle avait donc été dénoncée. Dans le cas de l’Algérie, elle a été un facteur qui a contribué à empoisonner davantage et pendant longtemps les relations algéro-françaises.
Gérald Darmanin a effectué depuis une première visite à Alger (décembre 2022), au cours de laquelle il avait notamment annoncé le retour «à une relation consulaire normale» avec l’Algérie sur l’octroi des visas. «La France et l’Algérie ont ouvert une nouvelle page de leurs relations», avait-il déclaré dans un tweet à l’issue de son entretien avec Brahim Merad. Dans une déclaration à la presse, il avait également vanté une «relation extrêmement forte» entre Paris et Alger.
La question des ressortissants algériens en situation irrégulière avait également été abordée. A mentionner que cette nouvelle visite de Gérald Darmanin à Alger intervient pratiquement la veille de l’examen et l’adoption par le Parlement français d’un nouveau projet sur l’immigration, qui prévoit une série de mesures pour rendre les obligations de quitter le territoire français plus efficaces.