Dix-huit employés de la société Alfapipe, dont quatre témoins, ont comparu jeudi devant le parquet du tribunal correctionnel d’El Hadjar pour divers chefs d’accusation, notamment «faux et usage de faux sur des documents administratifs et commerciaux», «abus de confiance», «abus de pouvoir», ainsi que «complicité et non-dénonciation».
Après une longue audience, le magistrat instructeur, saisi par le procureur, a décidé de placer le magasinier sous contrôle judiciaire, tandis que les autres prévenus ont été libérés provisoirement, avons-nous appris de sources judiciaires.
Cette affaire, traitée par les enquêteurs de la section de recherche du groupement de la Gendarmerie nationale de Annaba, s’inscrit dans un contexte d’instabilité au sein de l’entreprise publique économique (EPE) Alfapipe.
En janvier 2024, le directeur général a été démis de ses fonctions, remplacé par un nouveau dirigeant qui, à son tour, a quitté l’entreprise quelques mois plus tard.
Cette instabilité managériale est, officiellement, justifiée par les faibles performances de l’unité de Annaba, qui continue de fonctionner sans plan de charge précis. Alfapipe, spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de pipelines pour les secteurs des hydrocarbures et de l’hydraulique, notamment les tubes en acier soudés pour le transport de gaz, de pétrole et le transfert d’eau des barrages, traverse une période de crise, accentuée par l’absence de nouveaux contrats.
Cette situation qui inquiète fortement les 765 employés de l’entreprise. En janvier dernier, leurs préoccupations, notamment les retards dans le versement des salaires, avaient été directement portées à l’attention du ministre de l’Industrie lors de sa visite à Annaba.
Le ministre, M. Aoun, a rassuré les travailleurs, leur promettant un plan de charge répondant aux besoins de l’entreprise. Malgré ces promesses, les employés sont toujours en attente de la concrétisation de ces engagements, espérant la signature de nouveaux contrats qui pourraient relancer l’activité de l’unité.