Aït Yahia Moussa (Tizi Ouzou) : Manque de foncier dans la commune

10/04/2023 mis à jour: 00:56
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Les élus locaux tentent de relancer les projets en instance

Située à 30 km au sud-ouest de Tizi Ouzou, la commune d’Aït Yahia Moussa semble gérer au jour le jour. Certes, l’APC est confrontée au problème de manque de ressources financières, mais beaucoup lui reprochent de manquer d’initiatives permettant d’améliorer le vécu de ses administrés. «A part le changement des lampes d’éclairage, rien d’important en termes de projets ne se fait chez nous. 

On a demandé à l’exécutif de présenter son bilan à la population. Il ne l’a jamais fait», dénonce Mohamed Chabouti, élu de l’opposition. Au centre-ville, les carences sont multiples. Les «100 locaux» sont livrés à l’abandon et certains sont transformés en lieu de débauche. Le chantier de la crèche est à l’arrêt, alors que l’ancien siège de l’APC est toujours fermé. 

Le parc communal, lui, ressemble à une décharge de ferraille où bus en panne, camions et engins se disputent la place.  La vente de ce matériel roulant se fait attendre depuis des lustres. A l’APC, on parle de petits projets d’assainissement, de routes, d’éclairage, etc. Les priorités, comme la question de la révision du PDAU, l’aménagement du chef-lieu et le déclassement  des terrains forestiers pour faire face au problème du manque de foncier, sont reléguées au second plan, déplore encore M. Chabouti. 

L’AEP demeure une sérieuse préoccupation dans plusieurs villages. «On a passé les mois de mars et février sans eau. Au lieu de régler ce problème, l’APC nous envoie des citernes que nous payons 1000 DA», s’offusque un habitant d’Afir, en dénonçant le favoritisme dans la distribution des aides du Fonal.

Pour répondre «aux voix discordantes», un membre de l’exécutif évoque l’insuffisance de budget. L’APC a bénéficié récemment d’une enveloppe de 20 millions de dinars dans le cadre du PCD. Le gros de l’enveloppe servira à la généralisation de l’éclairage LED et au paiement des entreprises détenant des créances sur l’APC, a-t-on appris. 

«C’est très peu par rapport aux besoins de notre population. Nous avons 39 villages et 13 zones d’ombres, dont certaines manquent du strict minimum. 30% des foyers de la commune ne sont pas raccordés au réseau d’assainissement, alors que plus de 2300 dossiers Fonal sont en instance», indique un vice-P/APC. 
 

Les autorités de la wilaya ont conditionné l’affectation des budgets à la consommation des crédits des exercices précédents. Il y a deux ans, le wali a fait état d’un montant de 6,5 milliards de dinars qui sommeillait dans les caisses des assemblées communales de la wilaya. Mais ce problème concerne aussi les directions de wilaya. 

A Aït Yahia Moussa, plusieurs projets sectoriels tardent à voir le jour. La population se demande où est passé le projet de la nouvelle polyclinique ou le nouveau pôle urbain annoncé après le lancement de la pénétrante devant relier Tizi Ouzou à l’autoroute Est-Ouest. 

Confié à la direction des travaux publics, le revêtement du CW 152 se fait également attendre depuis des années. Idem pour les routes (3 km) desservant Aït Sidi Ali et Ihissithen, classées comme zones d’ombre par les autorités. «A chaque fois que nous partons à la DTP pour obtenir des nouvelles quant à la date du lancement des travaux, on nous dit que le marché sera bientôt attribué à l’entreprise. Le montant a été réévalué en été dernier, mais nous n’avons rien vu depuis», se plaint un villageois. Et de renchérir : «Nos villages manquent de tout. 

Quand on aura une route praticable, on parlera des autres problèmes, car on ne peut pas parler de développement en l’absence de routes. Il y a aussi une vingtaine de nouvelles maisons qui attendent d’être accordées au réseau d’électricité.» 

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