Aïn Témouchent. Réouverture de l’ex-Capitole : Une très belle salle de cinéma

29/06/2022 mis à jour: 03:54
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Photo : D. R.

Les Jeux méditerranéens d’Oran ont précipité l’ouverture de la salle de cinéma Soummam, ce qui, après près de 35 années d’écran noir, l’a fait renouer avec la projection des images animées.

Un programme de 45 films, à raison de trois séances par jour (15h, 18h, 21h) a démarré le 23 juin pour durer jusqu’au 7 juillet, à l’instar de ce qui est retenu au niveau des chefs-lieux des wilayas limitrophes de celle d’Oran.

L’ouverture de l’ex-Capitole devait initialement coïncider avec la Fête de l’indépendance, mais comme d’habitude, en notre pays, le volontarisme a eu son mot à dire. Cependant, ne boudons pas notre plaisir cinéphilique d’autant que l’espace est devenu un superbe bijou de salle de cinéma de 360 places, ni trop grande, ni petite, mais surtout conviviale. Le travail de réhabilitation par un réaménagement et une rénovation en profondeur l’a transformée en modernisant ses commodités et son confort.

A l’intérieur, la circulation piétonne entre les rangées a été élargie, ce qui a diminué le nombre de places qui était de 420 à l’origine. Cette réduction a été également induite par le remplacement des sommaires sièges d’antan par des fauteuils cossus et autrement plus confortables. Par ailleurs, au rez-de-chaussée, le niveau du parterre a été élevé pour lui imprimer une légère pente de façon que la visibilité de la scène soit rééquilibrée.

De la sorte, la salle peut dorénavant accueillir plus avantageusement qu’auparavant d’autres activités culturelles que le 7ème art (concert, théâtre, etc.). Dans cette perspective, sous la scène, des coulisses ont été aménagées avec des loges comportant des fauteuils, coiffeuses et miroir pour les besoins des artistes lyriques ou de théâtre. Cela a été réalisé par la récupération de la fosse d’orchestre inutilisée et située sous l’avant-scène.

Leur accès se fait par une entrée latérale de la salle sans passer par cette dernière. Pour ce qui est de l’acoustique, elle a été revue dans les détails dans la mesure où les équipements dont elle a profité sont du dernier cri, explique Zerhouni Youcef, architecte à la direction de la culture qui a supervisé les travaux.

Ainsi, l’isolation phonique du sol par l’installation d’une moquette et d’un revêtement isolant a résolu la question de la résonance des bruits importuns. Idem sur les parois murales qui ont reçu un revêtement absorbant les sons et les reflétant de sorte que le centre phonique de la salle soit localisé en son milieu.

Outre sa fonction acoustique, le revêtement a été découpé dans des formes et des coloris esthétiques qui rehaussent avantageusement l’architecture interne de la salle.

Deux anciens panneaux en mosaïque, apposés verticalement sur les deux bords de l’écran et dédiés aux arts de la scène ont été restaurés et mis en valeur. De même, à l’extérieur, les éléments anciens qui ont une valeur architecturale l’ont été. Ainsi en est-il sur son imposante façade, de la monumentale inscription en lettres latines de l’ancien nom de la salle qui constitue par ailleurs un marqueur de l’histoire.

Concernant l’équipement en sonorisation, c’est un système dolby digital 5.1, le son surround étant réparti sur toute la surface de la salle, l’immersion du spectateur dans le récit filmique est ainsi renforcée auditivement. Pour ce faire, la salle est dotée de pas moins de quinze enceintes en plus de six autres derrière l’écran. Le public est en somme pris dans une bulle sonore pour un maximum de spectacularité.

Pour ce qui est de l’équipement visuel, au regard des dimensions de l’écran, soit 8m, qui ne pouvaient être étendues en largeur, il n’a pas été possible d’opter pour un projecteur en définition 4K (4096 x 2160 pixels) qui lui nécessite un écran de 16m. Le choix a été arrêté sur le 2K (2048 x 1080 pixels), sachant que question qualité de l’image le rendu est identique, même avec l’installation d’un 4K dans le cas de la salle Soummam.

Et puis, question coût, le 4K revient au double. Relativement à la question de la gestion de la salle, elle est pendante explique Koudid Abdelali, le directeur de la culture car jusqu’à l’heure, il était occupé à sortir de l’ornière le projet alors à l’arrêt des mois durant avant sa mutation à Témouchent.

En effet, suite à la malencontreuse décision d’un précédent wali, elle avait été soustraite au secteur de la culture pour être confiée pour sa réalisation à une direction de l’exécutif absolument incompétente en la matière. Alerté, le nouveau wali a rectifié l’incompréhensible décision de son prédécesseur.

Deux options s’offrent pour le devenir de la salle, soit l’annexer au CADC ou à la cinémathèque, soit la concéder à un exploitant, ce qui relève de ce qui sera arrêté dans le détail en matière de politique cinématographique. L’essentiel pour l’instant est de relancer la diffusion cinématographique localement et de faire revivre l’ancien tissu urbain de la ville au plan culturel. Les premières projections en cours vont ainsi permettre à la salle de renouer avec le public et que le bouche à oreille fasse son œuvre. 

 

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