Une salvatrice opération d’amélioration urbaine concerne depuis ce mercredi l’un des plus anciens parmi les nouveaux quartiers de la ville après sa reconstruction suite au séisme de décembre 2000.
Dénommée officiellement Cité des 140 Logements, mais surnommée moins anonymement de façon aussi indécente que méprisante par la vox populi, cette cité était devenue la grande oubliée des autorités locales comme en attestent ses lépreuses façades et sa sinistre atmosphère. Pourtant, son urbanisation la promettait à un meilleur sort, le cœur de cette petite cité étant constitué d’un ilot de bâtiments ne dépassant pas cinq étages et disposés plaisamment autour d’une place qui aurait pu être riante.
Elle s’était transformée en un espace de non-droit où la criminalité avait élu domicile. Ses habitants, victimes de l’exclusion sociale, avaient été extraits d’un autre quartier de misère pour y être transplantés dans leur entièreté.
En chemin, ils ont perdu les codes de conduite en matière de vivre ensemble qu’imposaient les voisinages disloqués depuis leur déménagement. Les forces de la marginalité ont pris les rênes du quartier, la vente de la drogue et autres neuroleptiques se pratiquant au grand jour. C’est ainsi que s’était formé un ghetto.
Les forces de l’ordre se sont retrouvées seules face aux bandes organisées qui n’hésitent pas à user contre elles d’armes blanches dont les meurtriers sabres. Afin de procéder à des arrestations d’individus recherchés qui y avaient trouvé refuge, ces forces n’y pénétraient parfois qu’après le renfort d’éléments venus en soutien à partir des wilayas environnantes. C’est que les hors la loi avaient réussi à tisser des liens de solidarité avec une partie des habitants. Après plusieurs années d’actions contre la criminalité, la cité a été libérée du joug des bandes.
Depuis, les résidents des quartiers voisins déclarent enfin respirer et ne plus ressentir de crainte pour leur progéniture. Mercredi était donc un jour de consolidation du lien social. Rencontrée sur les lieux du lancement de chantier, la directrice de l’urbanisme de l’architecture et de la construction (DUAC) indique qu’un diagnostic a été préalablement établi en matière d’amélioration urbaine «de façon à transformer les espaces extérieurs des bâtiments en un cadre de vie épanouissant».
De la sorte, le déficit en matière de VRD va être résorbé, un jet d’eau érigé au centre de la place pour en faire un espace de convivialité. Enfin, la place ne sombrera plus dans les ténèbres aussitôt le déclin entamé grâce à l’injection de l’éclairage public qui jusque-là faisait défaut. Il ne restera plus alors que d’attribuer un nom à la cité pour compléter sa réhabilitation.