Le dossier des aides octroyées aux associations sportives et culturelles a provoqué un débat houleux, dimanche dernier, lors de la tenue de la session ordinaire de l’APC de Constantine. De nombreux élus ont pointé du doigt ces subventions accordées dans le cadre du taux de 3% du budget communal de 2022.
Les intervenants ont critiqué la liste des bénéficiaires ainsi que la nature de la répartition d’une enveloppe de plus de 6,7 milliards de centimes. Ce sont les 68 associations sportives qui ont bénéficié de la part du lion, avec plus de 4,9 milliards de centimes. Le reste, soit 1,8 milliard de centimes, ira aux 24 associations culturelles. C’était l’étincelle tant attendue par les opposants au maire pour déclencher une salve de critiques.
«Comment on donne 50 millions de centimes à une association de Aïssaoua ?» a lancé un élu dans une marée d’accusations, au moment où d’autres ont réclamé plus de critères dans le partage de ces aides. Certains ont cité le cas du Mouloudia olympique de Constantine (MOC) qui a bénéficié de 1 milliard de centimes, demandant qu’on lui accorde plus d’argent dans le budget de 2023. Sachant que les comptes de ce club, selon le maire Charaf Bensari, sont bloqués par les créanciers.
Lui injecter des millions supplémentaires au détriment des autres clubs sera insignifiant. «La répartition des aides est équitable et fondée particulièrement sur le parcours de chaque équipe, à l’instar de l’Union sportive du faubourg Emir Abdelkader. Elle a réalisé de très bons résultats, terminant seconde au championnat régional. Il faut l’encourager. L’aide au MOC est pour que les supporters sachent que nous avons fait notre devoir vis-à-vis de ce club», a déclaré à El Watan Charaf Bensari.
Et d’insister qu’il s’agit d’aides au profit des clubs comme un plus de la part de la commune et non pas «de subventions proprement dites» pour assurer toutes leurs activités. Notre interlocuteur estime qu’il ne faut pas également négliger les autres sports, comme le handball, le volley-ball, le karaté, la boxe, où nous avons un club qui a participé à de nombreux championnats nationaux et internationaux. Notre interlocuteur ajoute, en réponse aux interventions des élus, que cette liste a été établie par une commission et non pas par une personne.
Dans le même contexte et lors de la session, le maire a profité de l’occasion pour mettre en exergue les efforts de la commission des activités culturelles de la commune qui est également prioritaire. A ce moment, un élu tente de «coincer» le P/APC, en réclamant plus de détails sur le sort des 700 millions de centimes qui n’ont pas été mentionnés et accordés à cette commission félicitée en pleine session.
Une balle lancée en plein débat pour semer le doute et attirer l’attention sur un budget non évoqué. Les tirs entre les élus dans le débat sur ce dossier étaient nombreux.
«Il s’agit en réalité d’une ancienne subvention octroyée en 2014 et qui a été gelée suite à un problème de statut. Le reste fait partie des prérogatives du commissaire aux comptes et du contrôleur financier. Ce n’est pas un problème de l’APC actuelle», a-t-il expliqué à El Watan. Et de préciser qu’avec ces 6 milliards, la commune ne peut satisfaire tout le monde, avec la rivalité entre les clubs sportifs.
D’ailleurs une session extraordinaire sera organisée dans 15 jours pour revenir sur ce dossier avec la détermination de plus de critères avant l’octroi des aides dans le cadre du budget communal de 2023.