Ahmed Attaf à l’ouverture des travaux du C10 : «Une réforme du Conseil de sécurité s’impose aujourd’hui et non pas demain»

11/06/2024 mis à jour: 21:09
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Photo : D. R.

L’Afrique veut une réforme qui redonne au Conseil de sécurité son rôle et son efficacité», a affirmé, hier à Alger, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, à l’ouverture des travaux de la 11e réunion ministérielle du Comité des dix chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine (C10).

Dans son allocution d’ouverture, lue devant les participants réunis au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif Rahal, Ahmed Attaf a indiqué que «l'Afrique veut une réforme du Conseil de sécurité qui lève l’injustice historique qui lui est imposée et place cet organe onusien à l’abri des tiraillements et des divisions qui ont occulté son rôle».

Il a souligné, à ce propos, que «c’est tout le système international qui est lésé à travers la marginalisation de l’Afrique au sein de ce conseil». Il convient de préciser que le C10 a été créé en 2005 pour appuyer la position africaine unifiée dans les négociations gouvernementales en cours dans le cadre de l’ONU sur la réforme du Conseil de sécurité.

Il est composé de dix pays africains, à savoir l’Algérie, la République du Congo, la Guinée équatoriale, le Kenya, la Libye, la Namibie, l’Ouganda, la Sierra Leone, le Sénégal et la Zambie. M. Attaf a, dans son intervention, signalé que cette rencontre «se tient, aujourd’hui, dans un contexte international d’une gravité et d’une complexité extrêmes (…)», ajoutant que la réforme du Conseil de sécurité international «est souhaitée et revendiquée par tous, mais pas avec la même mesure ni avec les mêmes objectifs nobles et constructifs sur lesquels repose la position africaine commune».

Une réforme qui «élimine l’injustice historique imposée» à l’Afrique, «redonne au Conseil son efficacité dans le sillage des crises et des conflits successifs qui s’accumulent», aux niveaux régional et international et qui «place le Conseil à l’abri des tiraillements, desdivisions et des polarisations», a-t-il souligné.

«Ghaza, résistante et résiliente»

Le ministre des Affaires étrangères a, dans ce contexte, rappelé qu’il y a de nombreux exemples qui témoignent de la situation grave et exceptionnelle que traversent les relations internationales à l’heure actuelle, soulignant que «Ghaza, résistante et résiliente, fait face à une guerre génocidaire depuis plus de huit mois, sans que le Conseil de sécurité puisse mettre fin à l’agression israélienne féroce qui lui est infligée, ou tout au moins lui fournir les moyens de secours et de survie».

Il a aussi noté «une recrudescence inquiétante des foyers de tension et de conflit en Afrique (…) au milieu des risques croissants d’ingérence étrangère devenue désormais un élément clé pour attiser les conflits et nourrir les divisions (…)», a-t-il dit.

«L’Algérie, a-t-il poursuivi, croit fermement qu’une réforme du Conseil de sécurité s’impose aujourd’hui et pas demain, et que cette réforme n’aura de sens que si elle place au cœur de ses objectifs la satisfaction des revendications de l’Afrique, en distinguant le prioritaire de l’accessoire».

M. Attaf a précisé que «ce que l’Afrique revendique travers le consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte revêt un caractère prioritaire clair et indiscutable».

Les derniers développements ont, selon le ministre, démontré «un élan international renouvelé qui atteste de la justesse et de la légitimité des revendications africaines relatives à sa représentation au Conseil de sécurité», un élan, a-t-il déclaré, que «nous devons renforcer pour consolider la position africaine commune».

Pour lui, il est grand temps de mettre un terme à l’injustice imposée à l’Afrique de sorte à lui permettre «de se positionner comme acteur influent qui contribue en toute responsabilité à la préservation de la paix et de la sécurité internationales».

 

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